Trump relance sa guerre commerciale avec de nouveaux droits de douane

Trump relance sa guerre commerciale avec de nouveaux droits de douane Les annonces de Washington visent plusieurs secteurs, des médicaments aux camions en passant par les meubles. L'Union européenne et les industriels redoutent une hausse des coûts et des perturbations d'approvisionnement.

En lançant une nouvelle vague de droits de douane, Donald Trump met la pression sur ses partenaires commerciaux. L'annonce, faite le 25 septembre, relance un bras de fer déjà ancien entre Washington et ses alliés. Cette fois, les mesures visent directement des secteurs stratégiques comme la pharmacie et l'automobile, avec des conséquences qui dépassent les frontières américaines.

Une nouvelle salve tarifaire

Sur son réseau social Truth, Donald Trump a déclaré que "à compter du 1ᵉʳ octobre 2025, nous imposerons une taxe de 100 % sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, à moins qu'une entreprise ne construise son usine de fabrication de produits pharmaceutiques en Amérique", rapporte Le Monde.

Les médicaments génériques, qui représentent 90 % des ventes aux États-Unis, ne sont pas concernés. Plusieurs laboratoires comme AstraZeneca, Eli Lilly ou GSK ont déjà annoncé la construction de sites de production locaux, leur permettant d'échapper à la taxe. Mais l'annonce inquiète fortement les industriels européens, qui redoutent un effet domino sur leurs exportations.

En parallèle, les plus gros camions produits hors des États-Unis seront surtaxés de 25 %, une mesure visant particulièrement l'Allemagne et le Mexique, grands centres de production. Les fabricants de meubles et d'équipements sanitaires verront aussi leurs produits frappés de droits de douane allant de 30 à 50 %. Selon Donald Trump, ces mesures doivent protéger le marché américain contre "une compétition extérieure injuste".

L'Europe et l'industrie pharmaceutique en alerte

Ces annonces suscitent de vives inquiétudes en Europe. La Fédération européenne des industries pharmaceutiques (Efpia) a réagi dès le lendemain. "Ces droits de douane sur les médicaments créeraient la pire des situations", a déclaré sa directrice générale, Nathalie Moll, citée par Le Figaro. Elle a ajouté que ces taxes "augmentent les coûts, perturbent les chaînes d'approvisionnement et empêchent les patients d'obtenir des traitements vitaux".

L'Union européenne s'appuie déjà sur un accord commercial signé en juillet instaurant une taxe généralisée de 15 %, censée protéger ses exportations pharmaceutiques. Mais Bruxelles redoute que Washington ne cherche à contourner ce cadre.

Ces nouvelles surtaxes interviennent par ailleurs dans un contexte juridique tendu : un juge fédéral a récemment estimé que les droits de douane décidés par Donald Trump étaient illégaux. En attendant une décision de la Cour suprême, l'administration a choisi de se baser sur un autre texte législatif pour mettre en place ce nouveau dispositif.

Un enjeu politique et économique

Donald Trump entend faire de ce bras de fer commercial un symbole de sa campagne, en conditionnant les exemptions à la construction effective d'usines aux États-Unis. Les autorités américaines examinent déjà d'autres secteurs comme la robotique ou les dispositifs médicaux.

Pour l'Europe et les industriels, l'incertitude grandit. Si les surtaxes sont bel et bien appliquées, elles pourraient modifier profondément les équilibres dans l'approvisionnement en médicaments et renchérir durablement les coûts pour les patients.