Pas de taxe Zucman ni d'ISF : Lecornu privilégie un rééquilibrage des impôts existants

Pas de taxe Zucman ni d'ISF : Lecornu privilégie un rééquilibrage des impôts existants Sébastien Lecornu souligne que la France figure déjà parmi les pays de l'OCDE avec les prélèvements obligatoires les plus élevés et appelle à réduire les dépenses publiques.

Le Premier ministre a confirmé qu'il n'y aurait ni taxe Zucman ni retour de l'ISF. Il préfère miser sur une répartition différente de la fiscalité actuelle et sur une baisse des dépenses.

Un rejet clair de la taxe Zucman et du retour de l'ISF

Sébastien Lecornu a rejeté la proposition de l'économiste Gabriel Zucman d'instaurer un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. Selon lui, ce projet présente "deux défauts majeurs". Le premier concerne l'intégration du patrimoine professionnel, incluant "l'outil de travail (usines, machines, brevets, etc.), qui risquerait d'avoir des impacts en termes d'emploi, d'investissement et de compétitivité", a-t-il expliqué dans Le Parisien, cité par Les Échos. Le second touche à la souveraineté économique : "Nous avons besoin de capitaux français pour défendre notre souveraineté économique vis-à-vis de certaines prédations étrangères", a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement a aussi insisté sur le faible rendement attendu. Il estime que la taxe rapporterait "à moins de 5 milliards d'euros et non 15 ou 25 milliards comme parfois avancé", reprenant les chiffres évoqués par Xavier Jaravel, président du Conseil d'analyse économique.

Enfin, le Premier ministre a fermé la porte à un retour de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). "Le gouvernement ne l'envisage pas", a-t-il affirmé, mettant fin aux rumeurs.

Rééquilibrer les impôts et réduire les dépenses publiques

Sébastien Lecornu a néanmoins reconnu une forte attente de justice fiscale. " Est-ce qu'en revanche la répartition de la charge au sein des impôts actuels doit évoluer ? De toute évidence, oui. Il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous demandent plus de justice fiscale", a-t-il déclaré. Il a précisé que son prochain budget comporterait "certains impôts qui augmenteront, mais d'autres qui diminueront".

Pour ramener le déficit public à 4,7 % du PIB en 2026, l'exécutif mise surtout sur une réduction des dépenses. L'État devra économiser 6 milliards d'euros sur son "train de vie", tandis que les collectivités locales et la Sécurité sociale devront également contribuer.

Comme le rapportent Les Échos, ce choix s'éloigne des revendications du Parti socialiste, qui demandait une taxation renforcée des plus riches. Le Premier ministre privilégie une ligne de continuité : pas de nouveaux impôts sur le patrimoine, mais une révision de la répartition actuelle et un effort concentré sur les économies.