Budget 2026 : Lecornu mise sur une baisse de la CSG pour soutenir le travail
À quelques jours de la présentation du budget 2026, Sébastien Lecornu esquisse les contours d'un compromis fiscal. La baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les bas salaires apparaît comme l'option privilégiée pour répondre à la fois aux attentes des socialistes et à la demande de soutien au pouvoir d'achat.
La baisse de la CSG au cœur des discussions budgétaires
D'après Le Figaro, la réduction de la CSG figure dans la copie budgétaire préparée par Matignon. Cet impôt, qui finance la Sécurité sociale et l'Assurance chômage, est l'une des principales sources de recettes fiscales : sur les seuls salaires, il a rapporté près de 108 milliards d'euros en 2024. Toute baisse, même minime, représenterait donc plusieurs milliards d'euros de manque à gagner.
Cette mesure constitue néanmoins une revendication de longue date du Parti socialiste, qui souhaite un allègement ciblé en faveur des actifs. Selon un initié cité par Le Figaro, "beaucoup de rémunérations se trouvent en bas de la pyramide des salaires", ce qui rendrait l'impact immédiat pour de nombreux ménages.
Sébastien Lecornu a confirmé lors d'une rencontre avec ses alliés du socle commun qu'il ferait des "propositions" de baisse d'impôts "notamment en faveur du travail", rapporte Le Parisien. Le Premier ministre a toutefois précisé que ces allègements seraient compensés par des hausses ailleurs.
Des hausses fiscales pour compenser les pertes
Parallèlement à cette baisse, plusieurs pistes de financement sont étudiées. Bercy envisage de relever la flat tax, instaurée à 30 % en 2018 sur les revenus du capital, ou de reconduire la contribution différentielle sur les hauts revenus, mise en place en 2025. Des ajustements sur la fiscalité des holdings et une réforme du pacte Dutreil, qui encadre les transmissions d'entreprises familiales, figurent également parmi les options.
Pour les entreprises, le budget pourrait inclure la prolongation de la surtaxe exceptionnelle d'impôt sur les sociétés appliquée en 2025, qui a touché 440 grands groupes pour un rendement de 8 milliards d'euros. En échange, le patronat réclame une réduction des impôts de production, et notamment de la C3S, dont le Conseil des prélèvements obligatoires a recommandé la suppression.
Sébastien Lecornu a insisté sur la nécessité d'un "juste partage de l'effort (…) dans la limite de ne pas abîmer croissance et emploi", selon Le Parisien. L'équilibre recherché consiste à répondre aux attentes sociales sans détériorer davantage les finances publiques, alors que le déficit reste élevé.