Intel : quand le rêve du Sandy Bridge vire au cauchemar

Le défaut de conception du chipset 6 Series devrait coûter au moins 1 milliard de dollars au fondeur. Les constructeurs comme HP et Dell et les fabricants de cartes mères s'organisent avec les moyens du bord.

Tout avait pourtant si bien commencé pour Intel et ses Sandy Bridge. Mais le rêve (lire notre article : Sandy Bridge, les processeurs Core d'Intel passent la seconde) est en train de virer au cauchemar pour le plus grand fondeur du monde.

Intel a ainsi reconnu le 31 janvier un problème affectant ses chipsets taillés pour les processeurs Sandy Bridge 6 Series Cougar Point. Sachant que 8 millions d'exemplaires de ses puces auraient été livrés à ses partenaires depuis début janvier pour un total de 500 000 déjà écoulés auprès des clients finaux.  

Intel a d'ores et déjà estimé son coût des actions de "réparation" à mettre en place (mise à niveau des chipsets, rapatriement des modèles défectueux déjà commercialisés, procédures de dédommagement des clients...) à près d'un milliard de dollars.  

Mais, il n'y a pas qu'Intel qui se trouve être très embarrassé par cette situation. Les constructeurs de cartes mères (Asus, Gigabyte, MSI...) et également les fabricants de postes de travail OEM (Dell, HP, Samsung, Toshiba...) sont également touchés, et ont commencé à réagir.

Ventes stoppées, clients remboursés...

Parmi les premiers constructeurs à avoir pris les devants, on trouve notamment Dell qui a stoppé la commercialisation de certains modèles déjà lancés (XPS 8300, Vostro 460, Alienware M17x R.3, Alienware Aurora R.3) ou sur le point de l'être (portable XPS 17 avec écran 3D).

HP, lui, a tout simplement repoussé sine die le lancement de ses nouveaux modèles embarquant le chipset défectueux - dont son Pavilion dv6t Quad Edition. Le constructeur a par ailleurs fait savoir que ses clients concernés par le chipset défectueux peuvent retourner les produits concernés et choisir un autre modèle comparable ou se faire rembourser.
 

Mêmes types de réaction chez les fabricants de cartes mères avec un coup d'arrêt donné par Gigabyte à la livraison de ses produits, et une fabrication au point mort du côté de MSI pour ses modèles de carte mère P67 et H67, ainsi que pour ses PC portables GT680 series.

Le coup dur qui vient de frapper Intel n'est cependant pas le premier rencontré par le fondeur. Sans être coutumier de ce type d'incident, il avait connu une mésaventure en 1994 avec un bug dans l'unité de calcul en virgule flottante de son Pentium qui lui avait coûté pas moins de 400 millions de dollars.