OVHCloud entend s'ériger en leader du cloud souverain en Europe
Devenir le leader européen du cloud sur le front de la souveraineté des données en Europe. Tel est le défi que compte relever OVHCloud. La pierre angulaire de cette stratégie ? Elle s'adosse au visa SecNumCloud délivré par l'Agence de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Une qualification qui atteste de la qualité et de la robustesse des services cloud, de la compétence du prestataire ainsi que de la confiance pouvant lui être accordée, notamment du fait de l'étanchéité des offres concernées vis-à-vis des législations extraterritoriales. En septembre 2021, le cloud privé hébergé d'OVHCloud (ou Hosted Private Cloud) a été le première brique du groupe français à recevoir le précieux sésame. Mais l'entreprise d'Octave Klaba ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. A terme, c'est l'ensemble du cloud d'OVH qui a pour vocation d'être certifié SecNumCloud.
"Nous allons poursuivre la démarche sur le terrain du bare metal et du IaaS qui devraient être certifiés SecNumCloud fin 2023-début 2024. Nous nous attaquerons ensuite au PaaS", explique Michel Paulin, CEO d'OVHCloud. Derrière ce travail, l'enjeu pour OVH est d'anticiper l'adoption de la certification européenne EUCS (pour European cybersecurity certification scheme for cloud services). Portée par l'ENISA (European network and information security agency), elle est largement inspirée de SecNumCloud qui a été retenu comme référence pour concevoir son niveau le plus élevé. Actuellement en phase de discussion, l'EUCS a pour but d'homogénéiser les certifications des clouds en matière de cybersécurité en Europe. Ce qui permettra à OVH de disposer d'une offre, pas seulement française, mais européenne à l'état de l'art en termes de sécurité et d'étanchéité avec les législations extraterritoriales. Reste à savoir si les projets de cloud de confiance d'Azure (avec Bleu), de Google (avec S3NS) et d'AWS (en lien avec Atos) pourront prétendre atteindre le niveau le plus élevé de l'EUCS.
30 clients SecNumCloud
Pour l'heure, OVH revendique plus de 30 clients ayant souscrit à sa première offre labellisée SecNumCloud. Parmi eux figure l'Agence pour l'informatique financière de l'Etat (AIFE). Rattachée au ministère de l'Action et des comptes publics, elle a choisi Hosted Private Cloud pour supporter le processus de gestion des commandes de l'Etat. "La Marine nationale a également fait appel à cette offre", précise Michel Paulin. En parallèle, plusieurs grands comptes français y ont recours par le biais de solutions tierces reposant sur elle, dont la plateforme collaborative Whaller ou encore les outils de cybersécurité de Tehtris et Sekoia. "Même si la couche logicielle de ces acteurs n'est pas, à ce jour, labellisée SecNumCloud, être basé sur une infrastructure comme la nôtre, avec cette reconnaissance, leur permet de proposer un environnement à l'état de l'art en termes de cybersécurité et de souveraineté", insiste Michel Paulin.
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Enfin, une demi-douzaine de ministères ont choisi les solutions Truted Zone d'OVH. Regroupant les serveurs bare metal aux côtés des services de compute et de stockage du groupe (en plus d'Hosted Privrate Cloud), "ces solutions sont disponibles dans des data centers localisés France, isolés des autres data centres européens du groupe. Les données client sont hébergées et traitées uniquement au sein de l'Union européenne, garantissant leur souveraineté vis-à-vis les lois extraterritoriales non-européennes", détaille-t-on chez OVH.
"Les grands groupes français n'investissement pas encore dans l'informatique quantique, mais ça ne devrait plus tarder tant l'enjeu est grand"
En parallèle de sa stratégie SecNumCloud, OVHCloud annonce sa volonté d'ouvrir d'ici 2024 quinze nouveaux centres de données qui viendront s'ajouter aux 33 déjà existants. De nouvelles infrastructures basées à la fois en France, en Allemagne, mais aussi en Australie, au Canada, en Inde et à Singapour. Côté PaaS, OVH compte commercialiser rapidement un service de simulation de calcul quantique en partenariat avec Atos. Sur ce terrain, l'entreprise de Roubaix propose déjà l'environnement informatique à base d'atomes neutres de Pasqal sous la forme d'un service cloud en version bêta. "Les grands groupes français n'investissement pas encore dans l'informatique quantique, mais ça ne devrait plus tarder tant l'enjeu est grand", reconnait Octave Klaba.
Autre projet affiché pour l'année à venir : une plateforme cloud de machine learning. Elle se traduira début 2023 par le lancement d'un service de déploiement de modèles (AI Deploy, déjà disponible en bêta), puis d'un outil de monitoring un peu plus tard. Une market place de modèles est également en préparation. Enfin dans le cadre du refactoring de son cloud public en open source, OVH planche sur une solution qui permettra à ses clients de manager leurs couches software et hardware chez eux, de manière déconnectée d'Internet. Une autre manière de promouvoir la souveraineté des données.