Manque de compétences cloud : quelles solutions envisager pour relever ce défi ?
Le manque de compétences cloud est-t-il le futur frein du développement du marché de IT ? Complexification du marché, montée en charge liée à l'IA et l'IoT, les DSI doivent faire les bons choix.
Le cloud se complexifie rapidement, notamment avec l'essor de l'IA et la généralisation de l'IoT. Face à cette évolution, les entreprises peinent plus que jamais à trouver les compétences nécessaires pour gérer efficacement leur environnement cloud.
De nos jours, un nombre croissant de responsables informatiques se trouvent confrontés à un goulot d'étranglement technologique. Leurs équipes ne parviennent pas à se former ou à se perfectionner assez vite pour répondre aux exigences cloud de leur entreprise.
Les technologies cloud requièrent une main-d'œuvre hautement qualifiée, capable d'allier des connaissances en ingénierie réseau, en connectivité cloud et en programmation. C'est précisément là que réside le problème. Nous observons actuellement un élargissement de l'écart de compétences dans le domaine du cloud, qui s'apparente de plus en plus à un gouffre. Alors, comment combler cet écart ?
S'attaquer à la crise
Cette pénurie de compétences numériques place les entreprises en position de désavantage concurrentiel, freinant indirectement leur croissance. Aux États-Unis, on estime que cet écart de compétences numériques pourrait coûter jusqu'à 975 milliards de dollars de PIB annuel d'ici 2028. L'Europe n'est pas épargnée : un tiers des travailleurs du continent ne possède pas les compétences numériques de base requises aujourd'hui. Au total, l'économie mondiale risque de perdre 11,5 milliards d'euros de PIB cumulé.
Parallèlement, la demande de compétences cloud explose. Une enquête de Deloitte révèle que les compétences cloud sont les plus recherchées et les moins disponibles : plus de 90% des responsables informatiques souhaitent étendre leurs environnements cloud, mais 80 % affirment que le manque de compétences constitue un frein majeur.
Certaines entreprises tentent de faire face à cette crise en favorisant une convergence des compétences au sein de leurs équipes informatiques. Dans ce scénario, un ingénieur réseau serait formé à la programmation, tandis qu'un développeur acquérait des compétences en réseaux. Bien que cette solution puisse sembler viable à court terme, elle risque d'entraîner de sérieuses complications à long terme. Des compétences spécifiques, telles que le scripting Python, l'ingénierie des réseaux WAN et l'ingénierie des réseaux dédiée aux centres de données, ne s'improvisent pas. Il en va de même pour la sécurité et la conformité, qui exigent une mise à jour constante des connaissances en matière de réglementations.
La croissance des configurations multi-cloud et de la connectivité directe
Actuellement, plus de 90% des entreprises dans le monde utilisent des services cloud de fournisseurs leaders tels qu'AWS, Google Cloud et Microsoft Azure. Ces dernières années, le nombre d'entreprises optant pour plusieurs services cloud a considérablement augmenté, tout comme la connectivité directe au cloud, et ce pour de bonnes raisons. La connectivité directe au cloud contourne l'internet public et établit une connexion dédiée et privée aux services d'un fournisseur de cloud. Elle offre sécurité, haute fiabilité et une bande passante accrue pour gérer des tâches critiques comme le transfert de données à grande échelle et l'analyse en temps réel. De plus, ces connexions privées sont désormais disponibles sous des formes très flexibles et temporaires, sans les engagements de bande passante rigides des systèmes traditionnels.
Cependant, maîtriser les subtilités des modèles multi-cloud et de connectivité directe s'avère extrêmement complexe. Par exemple, les trois principales offres de plateformes – AWS Direct Connect, Google Cloud Interconnect et Azure ExpressRoute – utilisent non seulement une terminologie différente, mais nécessitent souvent des compétences spécifiques pour exploiter pleinement leurs services.
AWS Direct Connect exige une expérience dans la création d'interfaces virtuelles publiques et privées (VIF), une connaissance de la configuration de différents types de passerelles, ainsi qu'une compréhension d'AWS CloudFormation. Google Cloud Interconnect requiert une maîtrise du VPC Google Cloud et du Cloud VPN. Quant à Azure ExpressRoute, il nécessite une compréhension des réseaux virtuels Azure (VNet) et la configuration des circuits ExpressRoute, ExpressRoute Global Reach et ExpressRoute Direct.
Enfin, les équipes informatiques doivent maîtriser les outils de surveillance fournis par chaque plateforme (Amazon CloudWatch, Google's Network Intelligence Center et Azure Monitor) pour gérer et optimiser la performance des infrastructures cloud. À cela s'ajoute la nécessité d'un apprentissage continu pour suivre le rythme rapide des innovations cloud. Compte tenu de ces exigences techniques, couplées au turn-over caractéristique du secteur de l'informatique, il est compréhensible de penser que le défi du cloud est insurmontable.
Déployer une stratégie basée sur une approche simplifiée
Les DSI font face à une alternative simple. D'une part, elles peuvent former leurs équipes et répondre à leurs enjeux de recrutement via des investissements conséquents. Comme nous venons de le voir, cette approche est plus que hasardeuse. D'autre part, le recours à des technologies basées sur la simplification de la gestion de l'architecture cloud est envisageable. Ces dernières années, les plateformes réseau basées sur la consommation ont émergé comme le choix stratégique des entreprises cherchant à améliorer leurs opérations cloud sans avoir à gérer toute la complexité technique associée. En somme, il s'agit de faire plus avec moins.
Le réseau en tant que service, ou NaaS, offre aux entreprises une solution sûre, résiliente et efficace à leurs problèmes de pénurie de compétences cloud. Cette approche permet de réduire considérablement les goulots d'étranglement techniques. Ces plateformes intègrent les dernières interfaces de programmation d'applications (API) des principaux opérateurs cloud. La complexité technique inhérente à l'environnement cloud est en quelque sorte nativement gérée par ces solutions. Ces technologies NaaS permettent aux équipes des DSI de se décharger des enjeux techniques et de se concentrer sur des objectifs stratégiques.