Maria Iacono (Les Assises de la cybersécurité) "Les Assises de la cybersécurité mettront l'accent sur les sujets de confiance numérique, d'indépendance et de protection des données"
La directrice des Assises de la cybersécurité précise le fil rouge de la 25e édition de l'événement qui se tiendra à Monaco entre le 8 et le 11 octobre 2025.
JDN. Pourquoi avoir choisi le thème "FuturS, la cybersécurité au service des métiers et de la création de valeurs" pour cette édition 2025 des Assises de la cybersécurité ?

Maria Iacono. Ce sont les deux co-présidents de l'édition 2025 des Assises de la cybersécurité, accompagnés du comité éditorial, qui ont choisi ce thème. Cette année, ces présidents sont Loïs Samain, responsable de la stratégie cybersécurité du groupe RATP, et Odile Duthil, directrice cybersécurité du groupe Caisse des Dépôts.
Ce thème exprime l'idée que l'écosystème de la cybersécurité doit se projeter dans les multiples futurs possibles pour affronter les bouleversements géopolitiques, économiques et technologiques actuels. 2025 est en effet une année charnière pour notre événement, qui fête ses 25 ans, et pour la cybersécurité française, européenne et mondiale. Les tensions géopolitiques et économiques actuelles affectent en profondeur notre communauté cyber. Celles-ci sont associées à des bouleversements provoqués par les nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle qui perturbent le panorama de la cybersécurité.
Pour mieux comprendre ces enjeux émergents, nous accueillerons des invités de marque tels que Joffrey Célestin-Urbain, le nouveau président du campus cyber, Luc Julia, expert de l'IA, mais aussi Claudia Pina. Juge d'instruction portugaise spécialisée dans la cybercriminalité, elle sera présente à la conférence d'ouverture des Assises et permettra de décrypter l'actualité internationale de la cybercriminalité.
Quelles sont les principales thématiques portées par cette édition ?
Nous vivons actuellement un changement de paradigme sur les plans économique et géopolitique, qui nous invite à mettre en avant le sujet de la souveraineté. C'est pourquoi les échanges, lors de cette édition, porteront essentiellement sur les sujets de confiance numérique, d'indépendance, de protection des données en Europe, et sur la posture qu'adoptent les décideurs comme les RSSI face à ces problématiques.
Toutefois, notre objectif n'est pas de promouvoir une rupture du dialogue avec les Etats-Unis. Au contraire, le dialogue entre les Américains et les Européens doit toujours être possible. C'est d'ailleurs pourquoi des intervenants américains seront présents dans les keynotes et conférences. Les Assises de la cybersécurité ont pour mission de favoriser les échanges constructifs au sein de l'écosystème cyber. Nous souhaitons simplement que les offreurs de solutions de cybersécurité prennent en compte les exigences de sécurité des données exprimées par les décideurs dans leurs échanges avec eux. Et cela passe par un changement des modalités d'échange et de négociation entre les offreurs et les décideurs.
Comment les échanges entre offreurs et décideurs seront-ils organisés ?
Le format d'échanges one to one, qui fait la force des Assises de la cybersécurité, est conservé. Nous l'avons renforcé en améliorant l'usage de notre plateforme numérique, qui permet aux participants de fixer leurs rendez-vous. Notre objectif est que 12 000 rendez-vous soient fixés durant les trois jours de l'événement. Les ateliers organisés par les exposants sont aussi maintenus étant donné leur succès. Ils prennent la forme de retours d'expérience de leurs clients. 120 ateliers seront organisés. En outre, des meet-up seront organisés autour de thèmes variés comme l'Osint ou les investissements dans la cybersécurité. Il s'agit d'échanges entre experts destinés à éclairer les RSSI dans la poursuite de leur mission.
Enfin, le networking informel étant important pour fédérer la communauté cyber, nous allons lancer un nouveau concept de soirée d'ouverture. Celle-ci sera divisée en six zones pour chaque secteur représenté : transports, agroalimentaire, mode, banque, etc. Cela permettra aux experts de se réunir secteur par secteur, en fonction de leur spécialité, pour favoriser la qualité des échanges entre offreurs et décideurs.