Stéphane Escoffier "La crise provoque une prise de conscience des PME pour se lancer dans l'e-commerce"

Pour la rentrée, le JDN interviewe chaque jour un dirigeant de l'e-business qui livre ses prévisions de marché et ses objectifs pour le second semestre. Aujourd'hui, Stéphane Escoffier, DG de Doyousoft - PowerBoutique.

JDN. Comment se porte Doyousoft, l'éditeur de PowerBoutique, et quelles sont vos prévisions pour le second semestre ?

Stéphane Escoffier. Nous ne sentons pas la crise et nous comptons poursuivre l'année 2009 avec un rythme de croissance maintenu. Après avoir réalisé 2,4 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007 et 3,15 en 2008 - avec une marge nette de 12 %, nous visons les 4 millions d'euros en 2009. La croissance du nombre d'abonnés se maintient également et nous devrions dépasser la barre de 4 000 sites actifs fin septembre. Contrairement aux gros sites e-commerce, il n'y a pas de mouvements de concentration parmi nos clients.

Vous n'attendez donc pas de ralentissement de l'activité pour l'e-commerce de PME ?

Non, car il y a toujours un sous équipement des TPE-PME en la matière. Et même si on ne peut pas dire que le secteur profite de la crise, on observe une prise de conscience chez de nombreux chefs d'entreprise qui décident enfin d'aller sur Internet. Ils se rendent compte que le fait de ne pas avoir de boutique en ligne les pénalise, car ils ne peuvent pas amortir la baisse de leurs ventes physiques. Beaucoup de petites entreprises qui hésitaient ou repoussaient leur arrivée dans le commerce en ligne se lancent désormais. Par ailleurs, nous constatons un engouement des indépendants et des professions libérales, qui veulent avoir un site commercial sans être forcément transactionnel.

Vos clients ne rencontrent-ils pas de difficultés dans leurs propres activités ?

Si, car 70 % de nos clients sont en multicanal. Ces sociétés sont donc touchées en-dehors de leur activité e-commerce, qui semble globalement épargnée. Seul point noir, nous avons constaté depuis un an une baisse importante du panier moyen, qui atteint 141 euros pour nos cent plus gros clients contre 200 euros environ il y a un an.

 Demain, Bastien Duclaux (Twenga)