Un bon mélange entre hard & soft skills est essentiel pour la longue vie des entreprises numériques

Quel est le point commun entre Stewart Butterfield, Meg Whitman, Marc Benioff et Susan Wojcicki ? Tous dirigent des entreprises technologiques alors qu’ils sont diplômés en sciences humaines.

Alors que l'idée que ce sont les diplômés des STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) qui ont les compétences nécessaires pour offrir de la valeur, il convient qu'aujourd'hui, les étudiants issus de cursus littéraires et sciences humaines ont tout autant leur chance de trouver un emploi dans un marché dominé par la technologie. Ils se distinguent par une autre approche du travail et une créativité développée et peuvent prétendre à des postes de direction.

D’après un sondage Linkedin, les entreprises recherchent non seulement des personnes aux compétences techniques, mais aussi des personnes capables de faire preuve de créativité. Non seulement analyser, mais aussi s'adapter. Ils ont autant besoin de collaborateurs que d'ingénieurs réseau. C’est d’ailleurs un constat porté par le World Economic Forum en 2019. 

Quand le code et la créativité s’accordent

Pourquoi une entreprise technologique embaucherait-elle un diplômé en droit ou en philosophie plutôt qu'une personne ayant des compétences techniques plus pertinentes ? Une réponse possible avec un focus sur Amazon et son assistant vocal Alexa. L’entreprise compte 10 000 employés dédiés à Alexa, et tous ne sont pas ingénieurs. Ce sont les personnes avec des compétences non STIM qui rendent Alexa plus humaine, permettant aux gens de mieux appréhender l’arrivée de l'appareil numérique chez eux sans être effrayés par un outil qui écoute toutes leurs conversations. Comme l'a dit Dave Limp, SVP d'Amazon, "l'activité des appareils consiste moins à construire du matériel pour les clients qu'à construire des services derrière ce matériel."

Un mathématicien sera à l'aise pour construire des modèles logiques, mais c'est le diplômé en art qui repère les modèles plus facilement. Un ingénieur logiciel peut construire la plus grande plateforme CRM, mais c'est le diplômé en sciences humaines qui démêlera les complexités du comportement des consommateurs. Au fur et à mesure que les technologies deviennent désuètes et que les ingénieurs doivent acquérir de nouvelles compétences, il est important de développer des compétences plus généralistes que l'on retrouve habituellement chez les étudiants en sciences humaines, comme la pensée critique ou la communication créative. 

Le collaborateur diplômé en sciences humaines pertinent dans le monde des affaires 

L'embauche d'employés possédant des compétences non STIM exige des entreprises technologiques qu'elles investissent dans ces compétences et qu'elles les forment de manière à ce qu'elles apprennent à appliquer leurs compétences pour ajouter de la valeur et être pertinentes pour l'entreprise. L'apprentissage continu, les stages, la formation pratique et une compréhension rudimentaire des technologies peuvent permettre aux employés de comprendre les nuances du monde numérique dans lequel ils doivent travailler. 

Les entreprises technologiques d'aujourd'hui travaillent activement en partenariat avec le milieu universitaire pour développer de nouveaux modules de formation. Ces modules peuvent être bénéfiques pour différents publics, des enseignants aux étudiants sans oublier les diplômés et ALUMNI. Tous possèdent ainsi des connaissances approfondies sur des domaines plus variés tandis que l'industrie apporte sur la table des technologies et des défis de la vie réelle qui doivent être résolus. 

Malgré tout, l'expérience reste clé. Les entreprises jouent un rôle majeur en exposant les jeunes esprits à des environnements professionnels réels, avec des offres de stage dans lesquelles les étudiants se retrouvent confrontés à des situations réelles. Lorsque l'on interroge des étudiants à propos de leur stage, nombreux sont ceux qui admettent que le stage leur a permis d’approfondir leurs connaissances sur le milieu de l’entreprise dans laquelle ils se trouvent. En cumulant les compétences acquises en cours et celles acquises sur le terrain, les employés de demain ont une meilleure appréhension de l’impact de l’industrie et de la technologie.

Bien que les entreprises technologiques aient toujours besoin de talents possédant des compétences STEM, il est impératif de ne pas sous-estimer le rôle des sciences humaines et des arts et leur contribution à l’industrie numérique. Pour tirer le meilleur des deux mondes, les entreprises doivent inculquer à leurs experts des compétences telles que la pensée créative et la flexibilité cognitive, tout en engageant des artistes, des avocats, des spécialistes du marketing et des économistes pour offrir de nouvelles perspectives qui peuvent maximiser l'innovation et la croissance dans une industrie qui prospère quand elle est intellectuellement diversifiée.