Doliprane : PAI fait une nouvelle offre à Sanofi
En fin de journée jeudi, alors que les syndicats d'Opella ont appelé les usines à la grève générale pour ne pas être cédé, le fonds français PAI est revenu à la charge. Le consortium, formé par PAI avec les fonds d'Abu Dhabi ADIA, de Singapour GIC et le canadien BCI a surenchéri, au grand dam de Sanofi.
200 millions d'euros supplémentaires
Alors que les offres initiales de PAI et de CD&R étaient équivalentes, cette nouvelle offre de PAI améliore de 200 millions d'euros l'offre précédente pour le contrôle d'Opella, filiale de santé grand public de Sanofi, et son portefeuille de 115 marques. Cette offre garantit également la conservation du siège en France ainsi que ses organes de décision. PAI promet également de maintenir l'emploi "à un niveau constant" sur les sites de production de Compiègne et Lisieux, tout en y investissant 60 millions sur cinq ans. En cas de reprise par le fonds français, Compiègne devrait devenir le pôle mondial de R&D d'Opella. Le fonds tricolore garantit également de faire croître à deux chiffres les volumes produits.
Une réaction cinglante
PAI se dit également prêt à mettre en place un plan d'actionnariat salarié, dans le cadre d'un fonds commun de placement, afin que tous les employés puissent bénéficier de la création de valeur à laquelle ils ont contribué. Envoyée vers 9 heures ce jeudi, l'offre est valable jusqu'à dimanche soir. Une offre qui ne semble pas au goût de Frédéric Oudéa, président du conseil d'administration de Sanofi, qui a rappelé que "le processus de recherche d'un éventuel partenaire pour Opella a été long ; que les candidats […] ont tous eu la même opportunité de remettre leur meilleure offre ; et ce, dans les temps prévus par ce processus, identique pour tous" et qu'il est donc "surprenant qu'une offre révisée soit rendue publique […] par voie de presse, alors que Sanofi a annoncé vendredi 11 octobre avoir choisi […] un partenaire pour poursuivre des négociations".
En proposant 200 millions de plus, PAI pourrait pousser les administrateurs ayant une responsabilité fiduciaire à évaluer les mérites de cette nouvelle offre. Cependant, une source proche du dossier indique que Sanofi reste en négociation avec un seul partenaire. De son côté, le gouvernement est en discussion avec Bpifrance pour que la banque publique puisse prendre part au capital d'Opella. Une participation qui ne devrait pas dépasser 1% pour un investissement de 150 millions d'euros, prise sur les 50% que devrait continuer de détenir Sanofi.