Banques : comment la gestion de titres va être transformée par la blockchain
Grâce à la blockchain, les banques espèrent se passer des tiers de confiance coûteux qui assurent la bonne passation des titres.
D'ici quelques années, le processus d'émission et de passation de titres pourrait être complètement transformé par l'utilisation de la blockchain. En ligne de mire : l'amélioration des opérations automatisées et de la confirmation des opérations et la réduction les frais de garde (le coût de tenue de comptes titres).
"Le meilleur exemple à l'heure actuelle sont les expérimentations menées par le Nasdaq, note Grégory Chenue, chef de projet au marketing stratégique du groupe Crédit Agricole SA. En janvier, ils ont mis en place une technologie blockchain sur l'un de leurs sous marchés." Les investisseurs ont une vision instantanée de leurs transactions et une traçabilité parfaite des titres qu'ils possèdent. "Cela va plus vite, quelques minutes au lieu de plusieurs jours, et c'est plus sécurisé."
Eliminer les risques de non-livraison des titres
BNP Paribas teste aussi une technologie sur des titres non listés, via la plateforme de crowdequity Smartangels (Lire : "BNP lance la première application concrète de la blockchain en France", du 05/04/16).
A terme, les banques espèrent en fait mettre en place un système pour gérer l'échange de titres cotés sur une blockchain privée. "C'est un cas d'usage très important car les contrats intelligents permettront d'éliminer les risques de non-livraison des titres après règlement", note Frédéric Dalibard, responsable du digital de la banque de grande clientèle de Natixis, filiale du groupe BPCE. Concrètement, le smart contract spécifie que la contrepartie A va livrer tant d'actions à B contre tant d'euros, et la transaction n'est débloquée que quand l'argent est reçu sur la blockchain.
Le fonctionnement d'aujourd'hui à deux ou trois intermédiaires s'en verrait considérablement simplifié. Plus de chambres de compensation nécessaire, la blockchain jouant le rôle de tiers de confiance. De quoi diminuer les coûts de fonctionnement des banques…
L'un des trois axes d'expérimentation du consortium R3 porte d'ailleurs sur les commercial papers, titres de créance court terme. Au travers d'un projet baptisé Genesis, le groupe a testé différentes technologies (Ethereum, la blockchain d'Intel, Iris, Chain, la blockchain d'IBM…) pour émettre et vendre les titres.