IA en entreprise : comment convaincre les plus sceptiques à l'adopter ?

40% des entreprises n'ont pas encore adapté l'IA et ne prévoient pas de le faire. Le scepticisme quant à l'adoption de l'IA serait-il à son paroxysme ?

42% des entreprises ont adopté au moins une technologie d'IA alors que 40% ne l’ont ni adopté, ni prévu de le faire. Une révélation cruciale de l’étude menée par la Commission Européenne, illustrant très concrètement le fossé et le scepticisme qui subsistent encore autour de l'IA. 

Néanmoins, nous sommes désormais conscients de la valeur et des bénéfices de l'IA pour les entreprises, consommateurs et l’ensemble de la société. Une étude d'Infosys récente souligne par ailleurs que l'IA aurait le potentiel de rapporter 14 000 milliards de dollars de valeur brute aux entreprises d'ici 2035. La dichotomie est donc frappante et le fossé encore difficile à expliquer. 

Pourquoi les utilisateurs sont-ils sceptiques à l'égard de l'IA ? 

Une notion selon laquelle l'IA est conçue pour remplacer les humains 

Des études ont démontré que l'automatisation entraînera la redondance de certains emplois, ce qui engendrera la frustration des personnes concernées vis-à-vis de l’IA. Cependant, ce que les personnes les plus sceptiques ne prennent pas totalement en compte, c'est bel et bien le rôle de l'IA dans l’amélioration de l'intelligence humaine et dans l'efficacité des tâches répétitives. Le développement et le déploiement de la technologie de l'IA donneraient naissance à de nouveaux emplois qui n'existent pas encore aujourd’hui. 

Questions éthiques et risques liés au déploiement de l'IA 

Plusieurs pilotes d'IA ont montré des failles telles que des biais cognitifs, qui se glissent dans les algorithmes, et entraînent des résultats involontaires. Ils soulèvent alors des questions d’éthique de l'utilisation de l'IA comme outil de décision fiable. Les entreprises peuvent cependant surmonter ces biais en investissant dans des cadres de machine learning et des approches basées sur le risque.  

Préoccupations sur la confidentialité des données personnelles 

Au vu de la place centrale que prend la donnée dans l’IA, qui y accède et qui l’utilise a toujours été sujet à controverse. Qui plus est, les règlementations autours du sujet ont été renforcées par les différents États, notamment avec le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union Européenne, ce qui joue sur le taux d’adoption de l’IA au niveau de l’entreprise. 

Comment vaincre ce scepticisme ? 

Prouver la valeur de l’IA au travers de pilotes et d’études de cas 

56% des entreprises en Europe qui ont mis en application des technologies d’IA comptent poursuivre sur cette voie durant les deux prochaines années, tandis que 4 % souhaitent faire le contraire. Ces chiffres montrent la part des entreprises qui ont dépassé cette inertie et ce scepticisme.  

Une base pour adopter et démocratiser l’IA 

Le déploiement de l’IA requiert la bonne imbrication de nombreux éléments pour réussir. Les entreprises doivent développer une infrastructure personnalisée pour leur besoins et objectifs. Et pour cela il faut aborder cette question sous deux angles. Premièrement, l’adoption de l’IA par les employés, il faut donc adopter cette nouvelle culture, pour permettre la montée en compétences des collaborateurs. Ensuite, démocratiser la technologie au sein de l’entreprise, pour cela il faut rendre cette dernière plus accessible aux collaborateurs afin de les inciter à déléguer la prise de décision. 

L'IA est une question de technologie ET d'humanité 

La plupart des conversations autour de l’IA sont à propos de la donnée et des nouvelles technologies. Des points de vue qui délaissent l’aspect humain qui est tout aussi important voire plus. Pour accepter l’IA, il faut établir une relation de confiance et de transparence avec les parties prenantes quant à son utilisation.  

L’un des plus gros défis actuels de l’IA réside justement dans cet état d’esprit  : "il n’en restera qu’un " - l’Homme ou la Machine. Or, les recherches et les récents évènements ont démontré le contraire. 

Par ailleurs selon le forum économique mondial, le rapport "Future of Jobs" , l’automatisation et l’utilisation de machines permettraient de créer 12 millions d’emplois d’ici 2025. De plus, le développement des nombreux vaccins contre la COVID-19 en une année a prouvé que la technologie peut augmenter considérablement les capacités de l’être humain. 

Comme pour la plupart des technologies révolutionnaires développées au cours de l'histoire, l'important n'est pas l'innovation en tant que telle, mais bel et bien la manière dont nous la mettons en pratique. L'IA ne fait pas exception à la règle. Finalement, la manière dont les entreprises intègreront l'IA déterminera à quel point elles seront en mesure d’exploiter ces 14 000 milliards de dollars.