A AI for Finance, Jean-Noël Barrot s'exprime en faveur d'un AI Act moins restrictif
Présent à AI for Finance 2023, le ministre délégué chargé de la Transition du numérique craint qu'en l'état le texte européen empêche l'émergence de champions sur le continent.
Ce 14 septembre, le Palais Brongniart, à Paris, accueillait la cinquième édition d'AI for Finance, organisée par Artefact et La Place Fintech. L'événement avait pour objectif de rassembler des start-up, des banques ou encore des assurances autour de l'intelligence artificielle et des applications du secteur financier. Au total, l'événement a rassemblé près de 3 000 participants. La majorité d'entre eux s'est montrée très attentive à l'intervention de Jean-Noël Barrot.
Le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des télécommunications souhaite que "la France et l'Europe deviennent des endroits privilégiés pour développer des grands modèles d'intelligence artificielle générative". Conscient des "gains énormes de productivité" qui sont en jeu, Jean-Noël Barrot craint que l'AI Act empêche l'émergence d'un champion français ou européen. A l'origine, le texte européen a été rédigé "simplement pour traiter des questions de responsabilité".
"Il faut respecter l'esprit original du texte"
Mais sa dernière version, adoptée par le Parlement européen en juin, dépasse le cadre de la responsabilité. Au grand regret du ministre. "L'AI Act est arrivé sur la table des députés au même moment que l'émergence de ChatGPT. Les députés ont voulu intégrer au texte toutes les inquiétudes du moment, et pas seulement la question de responsabilité". Pas la bonne approche selon Jean-Noël Barrot. "On devrait rester à l'esprit original du texte qui est technologiquement neutre. Si les cas d'usage ne sont pas risqués, les audits et les obligations de transparence ne devraient pas être nécessaires". Le cas contraire, "les talents européens pourraient rejoindre d'autres pays comme les Etats-Unis pour développer leurs modèles". "C'est pourquoi avec le président Emmanuel Macron et le ministre de l'économie Bruno Lemaire nous souhaitons que les autres Etats membres adhèrent à notre vision".
Le discours de Jean-Noël Barrot a constitué le point d'orgue d'une journée où de prestigieux intervenants se sont succédés. Responsable de l'IA chez JP Morgan Chase, Manuela Veloso a expliqué "comment exploiter de grands modèles linguistiques pour le secteur financier". De leur côté, Pascal Coggia, partner Artefact et Benoit Grisoni, CEO de Boursorama, se sont exprimés sur les utilisations de l'IA en termes de relations clients. Comme le souligne Emma Sézen, directrice de l'événement dont le JDN est partenaire, toutes les conférences suivaient un même objectif, à savoir "partager son expérience pour inspirer l'écosystème". "Les grands groupes, même s'ils sont rivaux, sont tous venus témoigner pour que tout l'écosystème progresse" s'est réjoui Emma Sézen.