Entre risques et opportunités, l'IA transforme-t-elle réellement les entreprises ?

Les données issues des nombreuses interactions numériques ont façonné de nouveaux business models toujours plus performants, résilients et flexibles.

Avec le recul, il est déconcertant de constater la rapidité avec laquelle le numérique a été adopté tant par les particuliers que les entreprises. Il a bouleversé nos usages mais également renforcé le rôle des données au sein des organisations et ce faisant, remis en question le socle sur lequel reposait l’économie tout entière ! 

Cependant, au fur et à mesure des innovations, dont l’Intelligence Artificielle (IA), c’est à un déluge auquel les entreprises ont assisté. Elles ont dû déployer des mesures pharaoniques pour éviter d’être submergées par ce tsunami et adopter des outils efficaces pour en extraire la valeur ajoutée, avec comme prérequis leur protection d’éventuelles attaques. Assurer la confidentialité des données et la protection de l’infrastructure est ainsi devenue une priorité. 

L’Intelligence Artificielle est-elle un vecteur de complexité ?

En constante évolution, l’IA utilise les données pour modéliser des processus qui, à leur tour, viennent gonfler le flux. Étant donné son volume, cette production de masse ne permet pas de disposer d’une perspective complète et holistique pouvant résoudre les problèmes auxquels sont confrontées les entreprises. Contrairement aux idées reçues, l’optimisation du niveau de sophistication et des techniques d'apprentissage ne constitue pas un avantage. Les algorithmes en sont impactés et il en résulte des dysfonctionnements considérables. 

Par conséquent, les entreprises doivent régir l'utilisation des données en déployant des systèmes de contrôles ad-hoc et sélectionner celles qui sont à même d’être exploitées pour une meilleure prise de décision. L’IA, pourtant considérée comme l’innovation disruptive porteuse d’avenir, est victime de son succès. Du fait d’un cruel manque de cohérence des données, force est de constater que les entreprises ne peuvent bénéficier des avantages de cette technologie. Aujourd’hui, l'IA comportementale (IAC) a le vent en poupe ; elle s’appuie sur des moyens beaucoup plus pointus permettant d’affiner le traitement des données pour en faire des leviers de croissance. 

L'IA comportementale est-elle une fausse bonne idée ?

Il est indéniable que l'IAC offre un large éventail d'avantages pour les entreprises, allant de l'amélioration de l'expérience client à l'efficacité des opérations et l’optimisation de la prise de décision. Elle contribue à accroître leur efficacité, rentabilité et compétitivité. En se concentrant sur l'analyse des comportements des individus, qu'il s'agisse de clients, d'employés ou d'autres parties prenantes, l’IAC permet d’élaborer des stratégies pertinentes. Cependant, elle est loin d’être la solution miracle que tout le monde attendait ! Comme toute innovation, l’IAC présente des inconvénients tels que des taux élevés de faux positifs ou négatifs, des risques accrus de discrimination via l’amplification ou l’introduction de biais et des vulnérabilités sur le plan de la cybersécurité. 

Pour éviter ces écueils, il convient de mesurer la valeur ajoutée de l’IAC et de déterminer les utilisations spécifiques où les bénéfices l’emportent sur les inconvénients. Si l’on se concentre uniquement sur la problématique de la sécurité des données par exemple, les entreprises doivent être conscientes que toute faille du système peut laisser le champ libre aux cyberattaques, menaçant l’organisation dans son intégralité. Dès lors, il est crucial de se pencher sur les mesures technologiques, réglementaires ou encore éthiques à adopter en matière d’IAC. 

L’IAC est-elle la nouvelle brèche de cybersécurité ?

Les cybermenaces induites malencontreusement par l'IAC doivent être contrées par des systèmes de défenses sophistiquées. Aussi improbable que cela puisse paraître, bien souvent, cette technologie détient la clé de la solution aux cyberattaques et contribue à leur conception, en permettant, grâce à une combinaison de données, de dresser en amont les profils à risque appelés techniquement des « comportements ». En effet, mise en œuvre et gouvernée de manière réfléchie, ce précieux outil vient en complément d'autres initiatives visant à améliorer la sécurité telles que : le chiffrement des données, la validation des entrées, la détection des attaques par adversaire, la diversification des sources de données d'entraînement, la définition des risques liés à l'IAC etc.  

Outre ses nombreux avantages concurrentiels, l’IAC constitue donc également un atout dans le domaine de la détection des menaces ; autant d’éléments qui lui confèrent un succès grandissant auprès des entreprises. En revanche, sans la dimension humaine, la technologie quelle qu’elle soit, peut desservir la cause qu’elle est censée servir. Il revient donc aux dirigeants d’insuffler une culture de responsabilité pour sensibiliser les collaborateurs aux cybermenaces et inspirer une approche éthique des usages de l'IAC. Ce n'est qu’ainsi qu’il sera possible d’enclencher un véritable cercle vertueux de croissance dont le levier sera l’innovation.