Grâce à cette nouvelle étiquette, vous saurez si vous devez acheter ce vêtement, ou pas...

Grâce à cette nouvelle étiquette, vous saurez si vous devez acheter ce vêtement, ou pas... Dès cet automne, une étiquette va se déployer dans les magasins et modifier votre façon de choisir vos vêtements sur Internet comme en magasin. De quoi inquiéter les marques.

Une nouvelle étiquette va faire son apparition dans les magasins dès cet automne. D'abord réservée au textile, et donc aux vêtements, elle pourrait ensuite s'étendre au secteur de l'ameublement et des cosmétiques. Si elle ne sera pas obligatoire au début, on peut penser qu'à l'instar du Nutriscore cela ne devrait pas l'empêcher d'envahir les rayons. Quoiqu'il en soit, elle sera rapidement rendue obligatoire, peut-être dès 2025. 

Les marques de vêtements redoutent certainement son apparition, mais cette nouvelle étiquette répond a priori à une forte demande des consommateurs. Elle devrait en effet satisfaire les 74% de Français soucieux d'avoir plus d'informations sur l'impact environnemental et sociétal des produits qu'ils achètent si on en croit le 14e baromètre de la consommation responsable de Greenflex et de l'Ademe. 

La nouvelle étiquette nommée Ecobalyse affichera donc un score allant de 0 à l'infini, c'est-à-dire qu'aucune limite maximale n'a été fixée. Le principe est simple : plus le score est élevé, plus l'impact environnemental est important. Pour le définir, le Ministère de la Transition Écologique a travaillé en lien avec l'ADEME et a choisi de prendre en compte plusieurs critères concernant l'ensemble du cycle de vie du vêtement. Parmi eux, les émissions de gaz à effet de serre, les atteintes à la biodiversité, la consommation d'eau et de ressources naturelles, l'utilisation de produits chimiques, la libération de microfibres... La liste précise des critères qui seront pris en compte n'a pas encore été décidée.

Un coefficient de durabilité, estimé selon les pratiques de chaque marque (largeur de gamme, durée de commercialisation, type de matière, incitation à la réparation, traçabilité...), doit pondérer le score à la hausse ou à la baisse. Un vêtement issu d'une marque écoresponsable aura ainsi un meilleur score qu'un article de la fast-fashion.

Dans tous les cas, les informations, seront clairement visibles sur l'étiquette. Outre le score global, on pourra y retrouver des éléments parlants comme le nombre de kilomètres parcourus en avion par le vêtement, des exemples d'impacts (relargage de microfibres, écotoxicité) ou encore le coefficient de durabilité.

Pour aider les marques à franchir le pas, le site du gouvernement propose un outil en ligne permettant de prévisualiser l'étiquette pour leurs produits. Une manière de les inciter à faire des efforts pour améliorer leur score avant la généralisation de l'Ecobalyse. Il est accessible depuis la page ecobalyse.beta.gouv.fr.

Chaque année, l'industrie textile est responsable d'une pollution massive. Elle émet plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Elle occasionne le relâchement de 240 000 tonnes de microfibres plastiques dans les océans et les produits chimiques utilisés pour la teinture et les différents traitements sont responsables de 20% de la pollution des eaux à l'échelle mondiale. Enfin, un chiffre très évocateur concernant un incontournable de la mode : 7500 litres d'eau sont nécessaires pour produire un simple jean en coton, soit l'équivalent de la consommation d'eau d'un être humain pendant 7 ans.