Equipes IT : comment l'IA fait évoluer les rôles dans l'entreprise

L'accélération de l'intégration de l'IA au sein des entreprises redéfinit les rôles - et la fonction IT dans son ensemble revêt une importance renouvelée face aux défis qu'elle comporte.

Les systèmes informatiques intelligents sont de plus en plus centraux au sein des stratégies commerciales des entreprises, et les responsables informatiques se retrouvent désormais sous les feux de la rampe. Ce qui était autrefois perçu comme une fonction plutôt administrative est aujourd'hui un moteur stratégique, qui guide les décisions critiques prises au plus haut niveau. Les responsables informatiques ne se contentent plus de maintenir les systèmes et de réagir aux pannes. Leur rôle dans la conduite de l'innovation et l’élaboration de stratégies en font des voix clés reconnues au sein des conseils d'administration.

Selon McKinsey, 92 % des cadres dirigeants prévoient d'augmenter leurs dépenses liées à l’IA au cours des trois prochaines années. L'IA ne changera pas seulement ce que les entreprises peuvent faire – elle changera également qui décide comment elles le font. L'IA contribue à faire évoluer l'importance de la fonction IT : pour qu’elle ait un impact réel, il faut avoir confiance en ses décisions, bien comprendre son fonctionnement, et disposer de l'infrastructure nécessaire pour la soutenir. La technologie seule ne suffit pas.

À mesure que les entreprises se réorganisent autour de l'IA, le leadership doit donc également évoluer.

L'IA, moteur de l’“effet plateforme” pour les décideurs IT

Avec l'accélération de l'adoption de l'IA, les réseaux d'entreprise subissent une pression croissante à laquelle ils ne sont pas toujours préparés. Le résultat ? Des goulots d'étranglement qui limitent les performances et la visibilité, une expérience utilisateur médiocre, et un décalage stratégique.

Cette pression entraîne une transition vers la plateformisation, qui combine réseau, IA et sécurité sur une plateforme unique. Selon une récente étude, 89 % des dirigeants, dont 93 % des DSI et des RSSI, ont déclaré vouloir évoluer vers ce type d'approche unifiée offrant des capacités natives en matière d'IA sans compromettre la sécurité ou l’expérience utilisateur. Les dirigeants sont prêts à soutenir cette démarche par des actions concrètes : 54 % d'entre eux classent désormais le déploiement de l'IA parmi leurs trois principales priorités commerciales pour 2025.

La maîtrise de l'IA, nouvelle compétence des dirigeants 

Cette évolution entraîne une révolution silencieuse dans les compétences des cadres supérieurs. Les dirigeants d'aujourd'hui doivent approfondir leur compréhension de l'IA, non pas en devenant des experts techniques, mais en saisissant sa valeur stratégique, sa place dans la pile informatique, et la manière d'évaluer ses risques et ses avantages.

L'IA n'est pas un simple outil supplémentaire. Elle modifie la manière dont les décisions sont prises, qui les prend, et sur quelles informations elles s'appuient.

Renforcer la confiance en l’IA par le biais de la formation

Pour s'adapter à ces changements, il est essentiel d’investir massivement dans le perfectionnement des compétences. 93 % des cadres supérieurs forment désormais leur personnel informatique à une utilisation plus efficace de l'IA, en mettant l'accent à la fois sur les compétences et la confiance dans cette technologie. À mesure que les systèmes d'IA prennent des décisions de plus en plus complexes, la confiance s'instaurera grâce à la connaissance, la transparence, la fiabilité, et une implication humaine significative.

Pour que l'IA soit adoptée dans des domaines tels que le NetOps, SecOps et les opérations commerciales au sens large, elle doit faire preuve de précision, de transparence et de sécurité. Elle doit en outre autonomiser les utilisateurs (et non les remplacer) en améliorant leur expertise et en les aidant à prendre des décisions.

Une interface conversationnelle constitue un bon point de départ, car elle aide les utilisateurs à récupérer des informations, à automatiser des tâches simples et à renforcer progressivement leur confiance dans les capacités de l'IA. À mesure que cette confiance s'installe, les utilisateurs peuvent s'associer à l'IA pour obtenir des informations plus approfondies et, à terme, lui confier des tâches plus avancées. Cette évolution doit être guidée par le principe de « l'humain dans la boucle », qui garantit que les utilisateurs gardent le contrôle en approuvant, rejetant ou affinant les recommandations de l'IA, tout en conservant supervision et responsabilité.

En interagissant avec l'IA, en remettant en question ses réponses et en comprenant le raisonnement qui sous-tend ses décisions, les utilisateurs renforcent leur propre compréhension. L'IA devient alors plus qu'un simple outil : elle devient un collaborateur.

De l'assistance à l'autonomie

Quid des responsables informatiques ? Ils sont aux commandes.

À mesure que les entreprises passent de l'automatisation de base à l'IA agentique (des systèmes qui agissent de manière indépendante et prennent des décisions complexes en temps réel), le rôle stratégique de l'informatique prend encore plus d'importance.

Qui dit nouveau “pouvoir” dit cependant nouvelle complexité. Les dirigeants doivent tout gérer, de la gouvernance de l'IA et de la confidentialité des données au déploiement éthique et à la conformité réglementaire. Concrètement, cela signifie qu'il faut mettre en place des systèmes qui soient non seulement puissants, mais aussi explicables, vérifiables et sécurisés.

L'IT à la table des décideurs

L'IA offre à l'IT une occasion rare de redéfinir sa valeur en tant que partenaire stratégique.

Les entreprises qui prospéreront seront celles qui sauront intégrer judicieusement l’IA en la mettant entre les mains des personnes les mieux équipées pour diriger cette intégration. Avec cette nouvelle dynamique, l’IT prend enfin sa place à la table des décideurs, et doit être reconnue comme une fonction stratégique essentielle dans la maîtrise de l’IA.