Asset management : quels leviers de croissance actionner ?
Soutenu par de solides facteurs de croissance structurels, comme le financement des retraites, la montée de l'épargne dans les pays émergents, ou encore une trésorerie et des réserves en entreprise élevées, le rebond de l'industrie mondiale de la gestion d'actifs est en marche, assure notre partenaire Xerfi dans l'étude "Le marché de l’asset management en France".
Malgré des perspectives favorables à moyen terme, la reprise du marché français est en revanche entravée par un certain nombre de freins, parmi lesquels la morosité de la croissance économique qui limite les flux de placements financiers des ménages. Les sociétés de gestion françaises disposent toutefois d'un certain nombre de leviers pour accroître leur compétitivité, selon Xerfi.
Premier relais de croissance, l'international. Objectifs : accéder à l'épargne internationale, à de nouveaux savoir-faire et expertises et réaliser des économies d'échelle. Parmi les zones d'attractivité identifiées par le cabinet d'analyse, on retrouve les pays émergents, sans surprise, mais aussi les Etats-Unis.
Deuxième levier, l'innovation financière. "Les ETF (pour Exchange Traded Funds, qui sont des OPCVM indiciels cotés, NDLR) par exemple et de plus en plus les produits smart beta (des indices innovants, NDLR) ont le vent en poupe", souligne Xerfi. C'est aussi le cas des gestions spécialisées basées sur des "actifs réels" (actifs non cotés et immobilier).
Troisièmement, les sociétés de gestion ont tout intérêt à rationaliser leurs gammes de produits. "L’étendue de la gamme pénalise sa lisibilité et complexifie le rôle des conseillers en agence, qui ne peuvent maîtriser la gamme, explique notre partenaire, à moins que ne soient mis à leur disposition des outils d’aide à la vente, destinés à sélectionner les fonds en fonction du profil des investisseurs." Or, si le nombre de fonds communs de placement diminue constamment, rappellent les auteurs de l'étude, tout comme le nombre de fonds en gestion collective au sens large depuis 2010, "la gamme de produits demeure extrêmement large".
Quatrième piste : retrouver la confiance des investisseurs et construire des marques à forte notoriété. Dans un contexte de crise, la communication autour des notions de sérieux et de responsabilité représente un enjeu majeur pour les acteurs de l'asset management.
Cinquième axe, affiner la segmentation des attentes des clients – qui peuvent être des investisseurs (banques, assureurs…), des particuliers ou des entreprises – afin de leur proposer des offres mieux adaptées à leur profil. Alors que la recherche de rendements supérieurs constituera bientôt la priorité des professionnels de la gestion d'actifs, et donc que les innovations financières se verront encouragées, "évaluer les nouveaux couples risque/rendement souhaités, les classes d’actifs privilégiées, sera parmi les facteurs clé de succès, prévoit Xerfi. Et au-delà, ce sont les services et les comportements d’achat qui doivent être analysés afin de mettre au mieux en adéquation les offres et attentes dans le cadre notamment de stratégies digitales."
Enfin, s'ils veulent gagner en compétitivité, les asset managers français devront exploiter les possibilités offertes par les technologies numériques, que ce soit pour améliorer l'expérience utilisateur ou optimiser la distribution de leurs produits. Ils pourront notamment s'inspirer des start-up financières Anatec, Fundshop et Marie Quantier. Présentes en France, ces Fintechs proposent des outils d’allocations d’actifs entièrement automatisés grâce à des logiciels et algorithmes.
Source
L'étude "Le marché de l'asset management en France" est publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.