Une facture inédite est envoyée à des millions de propriétaires d'appartements : certains doivent déjà la payer

Une facture inédite est envoyée à des millions de propriétaires d'appartements : certains doivent déjà la payer Pour assurer la sécurité de leur copropriété, de nombreux propriétaires doivent se mettre en conformité avec une nouvelle règlementation.

La France est un pays de propriétaires. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 58% des ménages possèdent au moins un bien immobilier dans le pays. Sur les 40 millions de propriétaires, ils sont même 17% à détenir plusieurs logements. Cependant, cet engouement pour la pierre ne signifie pas que la vie des propriétaires est de tout repos. Ces derniers doivent faire face chaque année à de multiples dépenses obligatoires : taxe foncière (parfois taxe d'habitation), prise en charge des ordures ménagères, sans compter les travaux de réparation ou les rénovations énergétiques qui peuvent survenir au cours de l'année.

Parmi les propriétaires en France, une grande partie possède des appartements situés dans des immeubles en ville. Ces habitations engendrent souvent des frais supplémentaires spécifiques à la vie en copropriété : entretien du bâtiment, ravalement de la façade de l'immeuble, nettoyage des parties communes, factures d'électricité et d'eau communes, et parfois même maintenance des ascenseurs.

Or, en 2025, une nouvelle facture va venir s'ajouter à la pile des dépenses obligatoires assumées par les propriétaires d'appartement. Certaines personnes possédant un bien dans une copropriété ont déjà dû régler la note. Les autres devront très bientôt s'en acquitter. Cette dépense est inévitable puisqu'elle concerne le bon fonctionnement de la porte d'entrée de l'immeuble. La faute à une modification qui entre en vigueur progressivement dans les 532 000 copropriétés recensées en France.

Dans les immeubles, le système d'entrée fonctionne partout selon le même principe : soit un code doit être tapé sur un digicode, soit un badge doit être "bipé" pour ouvrir la porte. Qu'ils soient bleus, rouges, noirs ou autre, tous les badges sont dotés de la même technologie baptisée Vigik. En clair, c'est elle qui permet au boîtier de reconnaître le badge pour ouvrir la porte de l'immeuble et/ou celle des interphones.

Au-delà des habitants de l'immeuble, plusieurs professionnels peuvent ouvrir la porte d'entrée du bâtiment avec des badges spéciaux. C'est par exemple le cas des facteurs, des opérateurs téléphoniques, des policiers, des gendarmes, ou même des pompiers. Ce sont justement ces badges spéciaux qui posent problème.

En effet, le système de sécurité Vigik remonte aux années 1990. Depuis, de nombreux faussaires sont parvenus à copier les badges des professionnels afin de pénétrer sans autorisation dans les immeubles, pour faire du porte-à-porte illégal ou du repérage en vue de commettre des cambriolages.

Le système Vigik est donc devenu obsolète. Les badges actuels des professionnels doivent dorénavant être remplacés par une nouvelle génération d'équipements plus sécurisés. Les copropriétaires vont donc devoir changer le lecteur de badge. Le nouveau système qui va remplacer l'ancien Vigik s'appelle "Vigik+". Cette nouvelle technologie permettra également aux syndics de gérer les accès à tous leurs immeubles à distance.

Cette mise à jour représente un coût d'environ 100 euros pour la copropriété. Tout dépend de la taille de l'immeuble et du nombre de portes à équiper. Cette modernisation devra être effective au plus tard le 1er janvier 2030.