499 euros par mois : un retraité sur deux passe à côté de ce virement à cause de sa famille

499 euros par mois : un retraité sur deux passe à côté de ce virement à cause de sa famille 1,4 million de retraités peuvent réclamer jusqu'à 1 571 euros par mois à l'Etat.

Trop peu de retraités font valoir leurs droits. A cause d'un manque de connaissances sur le sujet, ou tout simplement par choix, une grande partie de nos aînés passe à côté d'un important virement tous les mois. Environ 50% des retraités ne réclament pas ce versement de l'Etat alors qu'ils peuvent légitimement y prétendre. Or, les sommes en jeu sont considérables. Le montant de l'aide en question peut atteindre jusqu'à 1 012,02 euros par mois pour une personne seule et 1 571,16 euros pour un couple. Les quelques retraités qui en ont fait la demande ces dernières années perçoivent en moyenne 499 euros par mois, selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES).

Cette aide, c'est l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), plus communément baptisée "minimum vieillesse". Cette allocation sert à compléter une pension de retraite ou une pension de réversion. Elle permet de porter les revenus des seniors à un seuil plancher de 1 034 euros pour une personne seule et 1 605 euros pour un couple en 2025. Elle permet également de garantir un revenu minimum aux personnes âgées n'ayant jamais travaillé et qui n'ont donc jamais cotisé. D'après la DREES, 723 020 personnes bénéficient de l'ASPA en France.

Or, deux fois plus de retraités pourraient profiter de cette aide s'ils en faisaient la demande. Au total, 1 446 000 retraités y sont éligibles. Pour bénéficier de l'ASPA, les retraités doivent avoir liquidé l'ensemble de leurs droits à la retraite, résider en France au moins neuf mois par an, et disposer de ressources annuelles inférieures à 12 411,44 euros pour une personne seule ou 19 268,80 euros pour un couple. Il est possible de remplir un formulaire de demande sur le site de l'Assurance retraite.

Cependant, si le taux de non-recours à l'ASPA avoisine les 50%, c'est parce que cette prestation n'est pas une allocation comme les autres. Contrairement à d'autres aides sociales, l'ASPA fonctionne comme une avance sur succession. En clair, si le bénéficiaire de l'ASPA meurt, alors ses héritiers doivent rembourser à l'État une partie des sommes perçues par le défunt. Une spécificité qui décourage les retraités d'en faire la demande, car ils ne souhaitent pas endetter leurs héritiers.

La dernière réforme des retraites a modifié les modalités de remboursement de l'ASPA. Les héritiers du bénéficiaire de l'aide doivent rembourser l'ASPA lorsque la valeur nette du patrimoine du défunt dépasse un certain seuil. Ce dernier s'établit à 107 616,60 euros en France métropolitaine et à 150 000 euros dans les départements d'outre-mer. Des chiffres qui ont leur importance quand on sait que la très grande majorité des héritages en France, soit 87% d'entre eux, avoisinent les 100 000 euros.

Le montant à restituer à l'Etat est néanmoins plafonné. En 2025, ce plafond atteint 8 207,37 euros pour une personne seule et 10 980,22 euros pour un couple. Ces montants représentent les sommes maximales que les héritiers devront rembourser après le décès du bénéficiaire de l'ASPA.