Pension de réversion : les conditions de revenus changent en 2026, certains retraités vont la perdre, d'autres vont y avoir droit

Pension de réversion : les conditions de revenus changent en 2026, certains retraités vont la perdre, d'autres vont y avoir droit Si leurs revenus restent inférieurs à ces nouveaux seuils, les retraités pourront conserver leur pension de réversion en 2026. Si leurs ressources dépassent ces plafonds, ils vont perdre cette pension de retraite supplémentaire.

Plus de 4,4 millions de Français touchent, tous les mois, une pension de réversion. Mais ce nombre va évoluer en 2026 car de nouveaux retraités vont pouvoir bénéficier, pour la première fois, de ce complément de revenus l'an prochain. A l'inverse, certains séniors habitués à profiter de cette somme auparavant risquent de la perdre.

Les montants en jeu sont souvent importants. La pension de réversion permet à une personne de toucher, chaque mois, une partie de la pension de retraite de son époux ou de son épouse décédé. Les sommes versées varient selon les caisses de retraite. Dans le régime général, la pension de réversion représente 54% de la retraite de base du défunt, avec un plafond mensuel de 1 043,28 euros et un minimum de 348 euros. Pour la retraite complémentaire, la pension de réversion s'élève à 60% de la pension que percevait le défunt. Le régime de la fonction publique, quant à lui, ne fixe ni minimum ni maximum.

Dans le privé, pour toucher une pension de réversion, le conjoint survivant doit respecter certains plafonds de revenus. Au 1ᵉʳ janvier 2026, c'est ce plafond qui va évoluer. Si les revenus de la personne dépassent le nouveau montant, elle ne pourra plus bénéficier de la pension de réversion. Si, au contraire, ses revenus se trouvent en deçà du nouveau plafond, elle profitera toujours de cette aide financière... ou pourra la demander pour la première fois.

Le nouveau plafond de revenus dépendra du salaire minimum (Smic) qui entrera en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2026, la règle étant : pour pouvoir toucher une pension de réversion, les revenus du conjoint survivant ne doivent pas dépasser 2 080 fois le SMIC horaire, lorsque la personne vit seule. Si cette personne vit en couple (après un remariage par exemple), ce montant est multiplié par 1,6.

Dans un récent rapport, le groupe d'experts sur le salaire minimum a préconisé d'augmenter le Smic de 1,4% au 1ᵉʳ janvier prochain. Une recommandation que le gouvernement souhaite suivre. En appliquant cette hausse de 1,4%, le Smic horaire s'élèvera donc à 12,05 euros bruts par heure.

Ainsi, le seuil de revenus à ne pas dépasser en 2026 pour toucher une pension de réversion sera de 25 056 euros bruts par an, contre 24 710 euros bruts annuels actuellement. Pour un bénéficiaire vivant en couple, ce montant sera de 40 090 euros bruts par an, contre 39 537 euros en 2025.

D'autres critères doivent être remplis pour toucher la pension de réversion. Ces conditions varient selon les caisses de retraite. Pour le régime général des salariés du privé, des artisans et des indépendants, le conjoint survivant doit avoir au minimum 55 ans, sans exigence de durée minimale de mariage. En revanche, la fonction publique impose une durée de mariage d'au moins deux ans avant le décès du conjoint.

Les régimes complémentaires appliquent leurs propres règles : l'Agirc-Arrco (caisse de retraite complémentaire des anciens salariés du secteur privé) n'exige aucune durée de mariage minimale, la retraite complémentaire des agriculteurs demande deux ans de mariage, tandis que celle des avocats nécessite une durée minimale de cinq ans de mariage.