Monoprix attaque timidement la vente en ligne
En développement depuis 3 ans, le projet de vente en ligne de l'enseigne entre en service lundi à Paris. Le modèle de picking permettra à monoprix.com de s'étendre à son rythme.
Lundi prochain, Parisiens et habitants de la petite couronne pourront faire leurs courses sur monoprix.com. En commandant avant 14h, ils recevront leurs achats le jour même, pour un coût de livraison compris entre 0 et 9 euros selon le volume et la fréquence de leurs achats.
"Cela fait plusieurs années que nous sommes attaqués par les acteurs du cyberalimentaire"
Pour le responsable du site Julien Zakoian, le premier objectif poursuivi par Monoprix consiste à défendre sa position sur son territoire du centre ville. "Cela fait plusieurs années que nous sommes attaqués par les acteurs du cyberalimentaire, il était temps que nous réagissions. Mais nous souhaitions également prendre position sur un marché, Internet, qui constitue en soi un véritable relais de croissance. Et puis le site est aussi une bonne façon de décliner notre promesse : 'On fait quoi pour vous aujourd'hui ?'"
Ce projet stratégique est donc en développement depuis près de trois ans : "Monoprix souhaitait offrir à ses clients un service conforme au niveau de qualité des points de vente. Raison pour laquelle nous avons axé l'expérience de navigation et d'achat autour du plaisir. Faire ses courses alimentaires sur Internet, ce n'est vraiment pas drôle, ne serait-ce que parce qu'il y a beaucoup d'articles à mettre dans le panier." L'esthétique et la navigation ont donc été très travaillées - avec la web agency Planète Interactive (groupe Isobar) - tout comme les sélections de produits et d'autres fonctionnalités à valeur ajoutée. L'une d'elle repose sur un partenariat avec le magazine Elle à table. A partir des 500 recettes disponibles, il est possible d'ajouter en un clic tous les ingrédients à son panier. "La gamme des 12 000 références disponibles sur le site s'étend d'ailleurs au-delà de l'alimentaire : nous avons des rayons bébé, hygiène-beauté et maison-loisirs", ajoute-t-il.

Côté logistique, l'enseigne a choisi un modèle de picking : chaque commande est redirigée vers un magasin proche du domicile du client, où une équipe dédiée de une à trois personnes l'assemble. "C'est beaucoup plus souple qu'un modèle d'entrepôt. Qui plus est, nous ne sommes pas dans une logique de point mort aussi forte que nos concurrents. Nous pouvons commencer par ouvrir le service à Paris, puis l'étendre en Ile de France et en province au fur et à mesure des ouvertures de magasins."
Un modèle logistique plus simple du point de vue des investissements, mais plus compliqué du point de vue des flux, admet tout de même Julien Zakoian. "Avec l'avantage d'un système où le site marchand ne cannibalise pas les points de vente puisque, complètement impliqués, ils ont tout intérêt à ce que cela fonctionne."
"Monoprix ne se lance que sur 10 magasins, la courbe d'apprentissage va être très longue" prévient cependant Michel Jourdan, le nouveau directeur général de Telemarket. Qui ne considère cependant pas l'enseigne comme un concurrent, mais plutôt comme un acteur de plus oeuvrant pour évangéliser le public : "Il faut encore prouver aux gens qu'il est possible d'acheter en ligne du frais et du surgelé. Plus on est nombreux à le faire, mieux c'est pour tout le monde. Aujourd'hui, mes concurrents ne sont pas Ooshop et AuchanDirect, mais bien les hypermarchés Carrefour et Auchan."
Monoprix y contribuera donc petit à petit. D'ici la fin de l'année, tous les habitants d'Ile de France devraient pouvoir commander leurs courses sur monoprix.com. Les grandes villes de province attendront le premier trimestre 2009.