Transformation financière et RPA : quel ROI pour les directions financières ?

Le Robotic Process Automation reste encore peu appliqué au reporting financier où il prendrait pourtant tout son sens. Car son déploiement, déjà envisagé 88% des directions financières, reste encore freiné par le manque de visibilité sur le ROI.

La RPA dans les directions financières : que quoi parle-t-on ?

Dans la liste des buzz word, je voudrais la RPA (ou Robotic Process Automation)…  Moins connue que l’IA ou le big data, le RPA offre un accès simplifié à ces deux technologies tout en délivrant un service très opérationnel.

En effet, il permet d’automatiser un processus métier grâce à un logiciel en suivant un schéma logique de ce même processus. Le RPA permet, entre autres, d’automatiser des échanges de données entre applications, de consolider des données et de déclencher des actions. Il peut ainsi automatiser la gestion des sinistres, gérer l’accueil d’un nouveau collaborateur, vérifier la conformité d’un document ou encore accélérer les procédures de clôture des comptes.

Le RPA a déjà été adoptée en masse par les secteurs de la banque et de l’assurance. Alors qu'il est particulièrement adaptée aux directions financières dans sa version intelligente de gestion du risque, il s’avère que seuls 29% des entreprises qui utilisent le RPA l’ont déployée pour gérer leur reporting financier…

Cherchez l’erreur…

Probablement parce que le ROI d’une telle implémentation n’est pas forcément visible ni lisible. L’analyste Gartner a identifié trois freins à son implémentation dans les directions financières : une hésitation à supprimer le jugement humain des processus, la perception d’un faible retour sur investissement et l’obligation de normaliser les processus avant la mise en œuvre de la RPA.

1er impact sur le ROI : des gains de temps et de fiabilité significatifs

Mais de quoi parle-ton exactement quand on parle de ROI en matière de RPA ?

Vous l’avez compris, derrière le RPA ne se cache pas un étrange robot humanoïde mais bien un outil de performance pour libérer les collaborateurs des tâches fastidieuses et à faible valeur ajoutée. Le RPA offre principalement des gains en matière de sécurité et de fiabilité d’exécution mais aussi des gains de temps non négligeables qui permettent d’apporter une meilleure expérience client et/ou utilisateur !  Ainsi, d’après le Journal du Net, une banque norvégienne qui utilise un outil RPA pour gérer les demandes d’études de prêts immobiliers a réduit de 15 jours à 1 jour ses délais de traitement pour un coût 100 fois inférieur au coût historique. Selon une récente étude de Gartner Inc, les technologies RPA, intégrées aux procédures de reporting financier, pourraient permettre aux directions financières de gagner près de 25 000 heures de travail. CQFD.

2ème impact sur le ROI : une meilleure gestion des risques

Si le RPA est un excellent outil pour automatiser les tâches et réduire les délais de clôture, il sait aussi être intelligente. Concrètement, cela signifie, qu’implémentée dans sa forme intelligente, le RPA est en mesure d’identifier rapidement les activités à haut risque dans le processus R2R (RecordToReport). En fonction de la configuration mise en place, il peut prendre en compte le niveau de tolérance du risque admis par la politique de l’entreprise lors de l’exécution automatisée de tâches de clôture.

Il ne notifie que les incidents majeurs qui doivent être résolus, certaines mises en conformités étant automatisées et la piste d’audit produite plus transparente. Résultat : la RPA permet aux experts de se concentrer sur les éléments les plus importants et aux organisations d’opérer plus sereinement dans un monde à risques.

Le double effet RPA : une autre approche de l’outsourcing des fonctions financières

Au début du 21ème siècle, nombre d’entreprises ont choisi, dans un souci de rationalisation, de délocaliser - voire d’externaliser - vers des pays à plus faible coût, les tâches les plus répétitives et les plus chronophages.

Or, la RPA rebat les cartes en la matière d’outsourcing …

Prenons un exemple en dehors de la sphère financière. Selon une étude Everest Group, externaliser le traitement d’une feuille maladie permet de réduire les coûts de 28% en moyenne. Or, ce même traitement effectué avec des outils de RPA réduit le coût de 50%...

Cette même logique peut s’appliquer aux équipes financières qui pourraient ainsi, grâce à la RPA, revoir leur approche offshore pour relocaliser une partie des tâches récurrentes, offrir aux experts la possibilité de se concentrer sur l’interprétation et la contextualisation des données et travailler uniquement à la résolution d’incidents et à la réduction du risque.

Les directions financières, en plaçant la technologie au service de l’efficacité opérationnelle, participent ainsi à la stratégie de transformation et de croissance dans l’entreprise tout revalorisant les fonctions financières.

Cela s’appelle de la création de valeur et cela n’a pas de prix !