Compliance comptable : il vaut mieux prévenir que guérir

Mais pourquoi donc parler de compliance comptable en cette rentrée ? Et bien tout simplement parce que plus tard… ce sera probablement trop tard, surtout quand la guérison n'est pas garantie.

Mettre en place un dispositif de contrôle de sa qualité comptable ne s’improvise pas, et ce n’est pas au moment des réflexions budgétaires ou en pleine période de clôture que l’on disposera du temps et de la disponibilité d’esprit nécessaire pour le faire. Et même si cela était le cas, aurait-on encore le temps d’identifier et de corriger ce qui pourrait l’être ? 

Outre la volonté naturelle de disposer d’une comptabilité fiable et de qualité, de nombreuses pressions externes portent aujourd’hui sur celle-ci. 

• L’audit légal s’appuie depuis longtemps sur l’analyse du grand livre comptable, concentrant il est vrai souvent ses efforts sur les opérations diverses ou manuelles. Mais force est de constater que l’on assiste à la mise en œuvre d’analyses progressivement plus exhaustives et précises. 

• L’administration fiscale depuis quelques années demande quasi systématiquement le FEC (Fichier des Ecritures Comptables), dans le cadre de leurs contrôles, pour s’appuyer sur des analyses automatisées. Cela va même désormais jusqu’à la réalisation de contrôles à distance. 

• La DGCCRF et les DIRECCTE s’alimentent elles-aussi de données comptables pour pouvoir estimer des éventuelles rétentions de trésorerie liées à des retards de paiement fournisseurs, et appliquer d’éventuelles pénalités et publications publiques de celles-ci. 

• La mise en œuvre de la loi Sapin 2 inclut un volet important sur la réalisation et l’exploitation de contrôles sur l’utilisation de comptes, de tiers, d’événements comptables dit « sensibles » afin de pouvoir tant détecter que dissuader d’éventuels actions « non compliantes ». L’AFA (Agence Française Anti-Corruption) veille à l’existence opérationnelle de ce dispositif lors de ses contrôles. 

• La pandémie qui a bouleversé nombre de nos processus et habitudes de travail, a eu aussi un impact sur le contrôle et l’audit interne. Il faut pouvoir analyser ce qui peut l’être, à distance. Tout ne peut être contrôlé à distance bien sûr, mais l’analyse des flux et pratiques comptables peuvent l’être, et nombre de directions de l’audit et du contrôle interne se sont rendu compte du gisement d’information parfois inexploité jusqu’à aujourd’hui. 

Bien évidemment, ce ne sont pas les seules contraintes externes qui conduisent à souhaiter disposer d’une comptabilité exempte de tous soucis ou erreurs : 

• Une comptabilité bien tenue coûte in fine moins cher à l’entreprise. La production est généralement plus efficace, et l’on élimine ainsi d’éventuels coûts pas si cachés que cela (diagnostic, analyses, corrections, pénalités, pertes de trésorerie, non identification précoce de situation à risques, etc.) 

• De plus, une comptabilité saine permet de mettre en place rapidement et efficacement un monitoring comptable et financier fiable et précis. Les outils de datavisualisation peuvent ajouter à cela une touche importante d’efficacité dans la prise d’information et de décision. Si la matière première est de bonne qualité, les produits finis (tableaux de bord) pourront l’être eux aussi sans nécessiter de retraitements complexes et coûteux.