L'infobésité visuelle : un enjeu business sous-estimé

Chaque jour, des milliers de visuels sont produits, publiés, stockés, dupliqués. Pour les entreprises, la gestion de cette surproduction devient un casse-tête logistique et un centre de coûts.

Trop-plein visuel

Nous vivons dans une économie de l'image. Alimentés par l’essor du e-commerce, des réseaux sociaux, des activations marketing ou des enjeux de marque employeur, les volumes de ressources visuelles (photos et vidéos) ne cessent de croître. Ils sont gérés et utilisés par les équipes marketing, e-commerce, communication, Brand ou encore RH, et souvent avec plusieurs outils dispersés et non adaptés.

Pourtant, les ressources visuelles représentent environ 60% d’un site web consulté sur ordinateur et 80% d’un site web mobile. 87% des acheteurs en ligne estiment que la qualité des visuels influence leur décision d’achat.

Les entreprises retirent de ce pilotage artisanal une perte de temps considérable et une dispersion des ressources, ne serait-ce que pour une simple recherche de visuels. Elles sont contraintes à des tâches manuelles chronophages pour classer, légender, modérer ou retoucher. Enfin, elles s’exposent à une incohérence de marque au travers de visuels non harmonisés, à un risque de publication de contenu inapproprié et enfin, à une performance web impactée par des visuels non optimisés. C’est dire les enjeux business et stratégiques qui se cachent derrière cet inventaire multimédia.

Puis vint le DAM

Derrière cette abréviation (pour Digital Asset Management), imaginez un Google Drive intelligent dédié aux visuels et capable de stocker, organiser et optimiser toutes les ressources visuelles de l’entreprise.

Le DAM classe les fichiers grâce à des métadonnées et des organisations dynamiques, sur lesquelles des filtres et des fonctions de recherche avancées reposent. Il automatise les étapes fastidieuses du cycle de vie des contenus visuels, comme la modération, l’enrichissement ou la conversion de formats. Les versions les plus évoluées embarquent des modules de retouches automatisées pour générer des arrière-plans, des détourages sur-mesure ou créer des formats spécifiques selon les usages ou les navigateurs. L’intelligence artificielle s’invite de plus en plus pour doper leur capacité, par exemple en générant des descriptions produit, en classant ou en modérant automatiquement par la reconnaissance d’image. Ces plateformes, intégrées aux outils existants de l’entreprise, assurent un contrôle fin des droits d’accès, garantissant la sécurité et la conformité.

On perçoit alors les gains immédiats en termes de production graphique, de temps passé et d’agilité. Mais les ressources visuelles d’une entreprise ont aussi une incidence plus concrète et directe sur les performances business.

Performance web et empreinte numérique

Selon Google, 53 % des internautes quittent un site si la page met plus de trois secondes à charger. Or, des visuels non optimisés sont la première cause de ralentissement. Un bon équilibre entre qualité des visuels, poids et métadonnées agit instantanément sur la performance digitale : chargement accéléré, navigation fluide mais aussi meilleur référencement et in fine taux de conversion améliorés.

L’autre vertu de cette optimisation réside dans la réduction de l’empreinte carbone numérique des sites, un atout non négligeable à l’heure où les pratiques durables sont louées et que les images représentent 80% du poids d’une page web.

Dans un monde où l’attention est fragmentée et où le visuel est souvent le premier point de contact entre une marque et son public, les entreprises ne peuvent plus se permettre de gérer leurs actifs visuels de manière artisanale. A l’instar de ce que fût le CRM pour la relation client, le DAM va devenir incontournable pour réconcilier contenu visuel et performance.