2040 : une cyberattaque massive plonge l’Europe dans une panne mondiale de la toile !

Si la probabilité d’un crash d’internet est infime, elle reste toutefois un scénario envisageable à l’heure où nous comptons de plus en plus sur le numérique. Imaginez les conséquences...

“En pleine canicule, alors que les températures extérieures frisent les 45°, la nouvelle a été confirmée ce matin par les représentants Européens réunis en urgence à Bruxelles ; des hackers sont parvenus à déjouer les verrous gouvernementaux causant une gigantesque panne d’internet. Le réseau européen est débranché, et les enquêteurs et polices des pays concernés sont sur le pied de guerre pour identifier le virus responsable de la panne et l’endiguer. Peu croyaient la chose possible mais c’est arrivé, l’économie paralysée du jour au lendemain se met en ordre de bataille pour pouvoir informer les populations de l’évolution de la catastrophe, et soutenir rapidement les secteurs les plus en tension. 

A Paris, comme partout dans l'Hexagone et dans les capitales européennes, les voitures et transports publics autonomes (métro, tramway, bus…), taxis volants et avions sont à l’arrêt complet. A l’aéroport, le chaos règne, les tours de contrôle sont brutalement off en pleine saison touristique. Sur les autoroutes, les péages urbains automatiques sont HS et ne laissent plus passer aucun véhicule, créant des bouchons interminables quand les conducteurs ne forcent pas le passage. En ville comme à la campagne, la signalisation dysfonctionne créant des accidents en série, on assiste aussi, impuissant, à des crashs de drones. Des passants sont coincés dans les commerces, magasins et galeries commerciales ou dans les ascenseurs. Ici et là, la panne engendre des coupures de courant et d’eau qui compliquent le travail des policiers, des volontaires et des services de secours qui s’affairent pour conduire les blessés dans des hôpitaux déjà surchargés. Dans les rues, les passants sont désorientés, les yeux rivés sur leurs smartphones déconnectés. Impossible de joindre qui que ce soit, ce sont désormais des coquilles vides qui ne vibrent plus au rythme des réseaux sociaux. Les appareils domestiques “intelligents” et assistants vocaux ne répondent plus de rien.

Tout le réseau est tombé à plat. Du jamais vu. Faute de pouvoir relancer leurs robots-vendeurs, de nombreux hypermarchés à travers le continent ont fermé précipitamment leurs portes alors que la population s’agite. Dans les maisons de retraite, les robots humanoïdes et les capteurs d’assistance en temps réel s’éteignent abruptement laissant les personnes âgées plus ou moins dépendantes sans ressources. “ 

Jour 1 :  la population est excédée, plus moyen de se rafraîchir sans électricité et pas encore de nouvelles 4 heures après le déclenchement de la crise. Finalement, après une matinée de concertation globale, les mairies et équivalents en Europe mettent en place un affichage d’urgence dans chaque ville et village, et s’apprêtent à distribuer des vivres de premières nécessité (nourriture et eau).  Les banques, pompes à essence et les magasins sont pris d’assaut ; par peur de manquer, les premiers signes de fatigue et d'agressivité sont perceptibles. Les hôpitaux, devant prendre en charge les clients des maisons de retraite, en plus des blessés et malades qui arrivent en masse, ne savent plus où donner de la tête. Des accidents d’avion et de train aux quatre coins de l’Europe n’arrangent rien.

Jour 2 : Les secours avancent et libèrent peu à peu les gens coincés dans les transports. Les autorités invitent les populations à se retrancher à leur domicile le temps que la catastrophe passe. Face à la recrudescence des vols et attaques des commerces, l’armée intervient pour gérer les stocks d’eau et de nourritures disponibles ; cependant, avec le transport routier et fluvial très ralenti voir stoppé et le manque de carburant, les urbains qui sont loin des campagnes et des fermes ne sont pas à leur avantage. Les satellites ne peuvent plus non plus transmettre d’informations vitales, l’Europe est comme coupée du monde.

Jour 3 : Les hôpitaux saturent, manquent de matériels et de lits et les groupes électrogènes montrent leurs premiers signes de faiblesse d’autant que la plupart des dossiers patients sont dématérialisés. Les villes deviennent peu à peu hors de contrôle et la débrouillardise est de mise. Las d’attendre, les populations sortent, manifestent et pillent pour certains. L’eau et les médicaments commencent à manquer. Les services publics sont débordés et décident de regrouper les populations dans les gymnases et salles communes disponibles.  A cela s’ajoutent des feux de forêts dus à la canicule, une mauvaise nouvelle alors que l’eau manque déjà. Les zoos sont attaqués et les animaux laissés à l’abandon errent dans les villes jonchées de détritus et de déchets. 

Jour 4 : Les services de soin ne traitent plus que les cas graves face à la restriction drastique des moyens, le personnel est épuisé. Une partie de la population se lance dans un exode rural pour tenter de trouver une issue, ou se rapprocher de leurs proches et famille. Effet domino, les bourses européennes s’affolent annonciatrices d’un Krach boursier d’ampleur, les décès se multiplient et le désordre est à son comble.  Et ça n’est que le début car la contagion s’étend hors d’Europe où la panne d’internet semble se propager à son tour“

Si la probabilité d’un “crash d’Internet” est infime, elle reste toutefois un scénario envisageable à l’heure où nous comptons de plus en plus sur le numérique et au regard de la multiplication par 8 des données d’ici à 2025 selon le cabinet IDC, à 163 zettaoctets (soit 1 000 milliards de gigaoctets). Aujourd’hui, la donnée est le poumon de nos écosystèmes économiques, sociétaux et financiers. Actuellement, au regard de notre utilisation forte d’internet comme catalyseur d’affaires, il y a plus de transactions directes effectuées en ligne qu’au début du siècle et elles ne sont pas près de diminuer, d’où les risques financiers importants associés, en cas de crash d’internet.

Et demain, avec le développement accru des smarts cities, de l’ed tech, de l’industrie 4.0, du transhumanisme, des transports autonomes, de la santé numérique, de la réalité virtuelle, des réseaux sociaux, de la dématérialisation grandissante de l’économie et plus globalement des nouvelles applications de l’intelligence artificielle, du deep learning et de l’IoT, notre dépendance à la donnée sera de plus en plus forte. D’autre part, le réseau est plus fragile qu'il n’y paraît et est confronté à des risques grandissants d'attaques, actes malveillants ou cyberattaques, dont le nombre est en constante augmentation depuis une dizaine d’années. La sûreté et l'indépendance du Net sont la clé de l'avenir des entreprises et ce futur sûr dépend à son tour de la capacité des gestionnaires de données à en garantir la gestion, la sécurisation et le déplacement, notamment dans et entre les clouds, là où elle produira le plus de valeur et comme réservoir de “progrès” !