Jean-Michel Franco (Business & Decision) "La Business Intelligence pour smartphones et tablettes va émerger en 2011"

Le décisionnel en mode Cloud Computing se répand pour les applications analytiques. Tout comme les appliances décisionnelles qui permettent de rationaliser les coûts.

JDN Solutions. 2011 sera-t-elle l'année de la maturité pour les projets BI des entreprises ?

Jean-Michel Franco. Ce que l'on constate c'est que de nombreuses entreprises, en particulier les grands comptes, ont déjà mené beaucoup de projets significatifs mais sont encore au milieu du gué. Les DSI se partagent également de plus en plus les projets BI avec les directions métiers pour lesquelles ils constituent une demande récurrente.

Les grands comptes sont surtout intéressés par industrialiser leur informatique en y consacrant à peu près 15% de leur budget IT. Ce qu'ils cherchent à faire également c'est commencer à créer des centres de services partagés et des développements offshore, tout en prenant soin de ne pas perdre la proximité avec les besoins métiers.

La BI en mobilité et en environnement Cloud semble monter en puissance : partagez-vous cette impression ?

Par rapport aux années précédentes, on ressent effectivement une accélération des besoins en matière de BI en mobilité. Le cabinet d'études Gartner évoque même à ce sujet que 33% des accès à une solution décisionnelle se feront depuis un mobile en 2013.

Il y a une véritable attente de la part des entreprises pour la BI sur smartphones mais aussi sur tablettes même si on part aujourd'hui de très bas. A tel point qu'il devient de plus en plus rare de répondre à un appel à projet où la BI mobile ne constitue pas un critère de choix déterminant.

80% des projets BI sont orientés intégration de données avec le SI contre 20% pour les tableaux de bord et la restitution

Pour ce qui est du Cloud Computing, il est surtout répandu pour la BI sur des projets d'applicatifs métiers analytiques ciblés, dans le domaine de la consolidation financière en particulier. Quoi qu'il en soit, je pense que la BI sera l'un des derniers domaines IT à basculer entièrement vers le Cloud Computing.

Il ne faut pas oublier pour l'instant que 80% des projets BI sont orientés intégration de données avec le SI contre 20% pour les tableaux de bord et la restitution. Or, la problématique d'intégration est par nature, aujourd'hui du moins, tournée vers l'intérieur de l'entreprise et non l'extérieur. 

On parle beaucoup des appliances décisionnelles : qu'en est-il réellement de leur adoption ?

Le décisionnel en appliance est fortement demandé par les entreprises qui se trouvent, à un moment ou à un autre, confrontées à un mur de performances. Et ce, quelles que soit les bases décisionnelles avec lesquelles elles travaillent, relationnelles ou multi-dimensionnelles.

Ce type de plates-formes permet aux entreprises d'optimiser leur investissement BI en évitant de dépenser une somme astronomique en matériels serveurs et outils d'administration. Le marché de l'appliance décisionnelle devient aujourd'hui un marché de masse où des gros acteurs sont présents comme Terradata et plus récemment SAP, mais aussi d'autres plus petits qui tirent leur épingle du jeu comme QlickTech et son offre qui embarque depuis longtemps une base de données in-memory.

Jean-Michel Franco est directeur des solutions chez Business & Decision. Avant de rejoindre le cabinet de conseil B&D, il a d'abord exercé chez EDS, notamment en créant et développant les offres de conseil et de services de l'intégrateur autour de la Business Intelligence. Puis, il a rejoint SAP, dans des fonctions EMEA de business development sur les offres BI et ERP de l'éditeur, mais aussi en tant que directeur du marketing solutions en France. Jean-Michel Franco est titulaire d'un DEA en Systèmes d'Information.