OpenWorld 2010 : Oracle met Sun et le Cloud privé à l'honneur

Offres de serveur matériel optimisé pour le stockage ou l'ERP, plate-forme d'intégration, distribution Linux orientée serveur... Oracle entend s'imposer comme le leader de l'infrastructure de système.

Sun, et ses diverses technologies, semblent avoir été digérés par Oracle. Les annonces faites lors de l'Oracle OpenWorld 2010 qui se déroule cette semaine à San Francisco portent l'empreinte de la fusion, et les derniers résultats trimestriels du géant sont aussi dopés par ce rachat.
 

Le cloud privé d'Oracle
 

La première annonce phare du rendez-vous renvoie aussi à l'une des conséquences du rachat de Sun. Avec l'Exalogic Elastic Cloud, fruit d'une alliance entre matériel et logiciel, Oracle fait une entrée remarquée dans le cloud privé.

Annoncée dès l'ouverture par Larry Elison, le PDG d'Oracle a mis l'accent sur l'élasticité des tarifs et la virtualisation constitutives de sa nouvelle offre. Cette infrastructure applicative virtualisée (via Oracle VM) veut briller par ses performances Java, même si elle peut aussi exécuter des applications non-Java.

Deux racks pour gérer 2 millions de requêtes HTTP par seconde

Sur une base commune de Xeon 2,93 GHz et combinée à la technologie InifiniBand pour la communication entre les serveurs, plusieurs configurations matérielles sont possibles : un quart de rack, le minimum, affiche 96 cœurs, 768 Mhz de Ram et 268 Go de FlashFire SSD.

Larry Ellison a affirmé que deux racks pourraient gérer 2 millions de requêtes HTTP par seconde, "ce qui suffirait pour gérer le trafic du site Facebook". Livré avec des solutions middleware adaptées, ce Cloud supporte Solaris et plusieurs OS Linux.

Evidemment, Oracle précise que les modules Oracle Applications des suites Oracle E-Business Suite, Oracle Siebel CRM, Oracle PeopleSoft Enterprise, Oracle JD Edwards ainsi que les applications Oracle dédiées à des secteurs d'activité spécifiques peuvent fonctionner de façon transparente sur Oracle Exalogic Elastic Cloud, sans la moindre modification."  

Exadata X2-8 présenté par Mark Hurd

L'année dernière, c'était le président de Sun, Scott McNeal, qui avait fait une ouverture remarquée de l'événement. Cette année c'est au tour de Mark Hurd, PDG démissionnaire de HP à peine nommé président d'Oracle, de briller sur l'estrade. C'est en effet lui qui a annoncé la troisième version d'Exadata.

Baptisée Exadata X2-8, ce serveur de stockage, auquel fait appel le nouveau Cloud privé d'Oracle, compte deux serveurs Sun 8-socket comptant 128 cœurs Intel et 2 To de mémoire. Cette annonce concernait un sujet que Mark Hurd  maîtrisait : avant que la technologie passe chez Sun, c'était justement HP qui avait co-développé la première version Exadata.

Par ailleurs, lors de ce rendez-vous, HP a présenté des solutions Cloud dédiées aux progiciels Oracle. Cette offre de HP repose sur ses serveurs BladeSystem Matrix, tout comme celle issue de son partenariat avec Microsoft, preuve qu'il n'y pas d'exclusivité de partenariat pour les offres Cloud.  

Solaris 11 sera utilisé par l' Exalogic Elastic Cloud

 Solaris 11

 Côté logiciel, plusieurs annonces concernant aussi des technologies Sun ont également retenu l'attention. Pour prépare l'arrivée prévue pour 2011 de la prochaine version majeure de Solaris (la 11e), Oracle a lancé une pré-version simplifiée (Solaris 11 Express), donnant un avant-gout des principales évolutions à venir. 


Outre des performances améliorées (de rapidité et de sécurité notamment), Oracle Solaris 11 serait prédisposée "pour la réalisation, le déploiement et la maintenance d'environnements de ressources virtualisées". Fruit de "plus de 20 millions d'heures de développement ", Solaris 11 est optimisé pour le serveur de stockage Oracle Exadata X2-2 (la V2) et X2-8 , ainsi que par l'Exalogic Elastic Cloud.
 

Fork de Linux ?

Mais ce n'est pas la seule avancée proposée par Oracle en termes d'OS, puisque ses machines pourront aussi tourner sous ce qui ressemble à un nouveau fork du noyau Linux développé par l'éditeur. Nommé Unbreakable Enterprise Kernel, il est basé sur la version 2.6.32 du kernel Linux, tout en étant optimisé par  les ingénieurs du groupe. La distribution Red Hat reste compatible avec les serveurs issus du rachat de Sun, même si l'éditeur la tacle ostensiblement en la jugeant moins performante que son Unbreakable Enterprise Kernel.

Enfin, résultat de cinq années d'efforts de R&D,  Oracle Fusion Applications a été annoncé en version beta pour la fin de l'année. Déjà ambitieuse, cette suite réunissant plus de 100 modules différents, notamment issus des rachats d'Oracle (PeopleSoft, JD Edwards, Siebel), doit aussi être commercialisée en mode SaaS.