HP : la scission gérée sans heurts en France
Trois nouvelles entreprises HP en France
Des moyens "colossaux" pour une scission "transparente" pour les salariés
En France, avant d'en arriver là, bien sûr, il y a eu négociation. "La direction voulait avant tout respecter le calendrier, et nous, nous voulions nous assurer que la scission se passe dans les meilleurs conditions possibles pour les salariés", résume le délégué CFTC. Tout le monde semble avoir eu ce qu'il voulait. "Nous avions peur qu'après la signature de l'accord, ils nous laissent un peu tomber. Cela n'a pas été le cas", poursuit le responsable syndical, avant d'admettre qu'HP aura "mis le paquet avec les syndicats".
"HP aura mis le paquet avec les syndicats"
Après la scission, les salariés d'HP France pourront profiter du même CE, des mêmes avantages, des mêmes conditions d'épargne salariale... Ceux qui travaillent dans les quatre principaux sites d'HP (Grenoble, Les Ulis, Boulogne, Lyon-Villefontaine) n'auront pas à déménager. Au final, Jean-Paul Vouiller conclut que la scission "sera transparente pour la plupart des salariés d'HP en France". Il évoque aussi des intervenants de "très haut niveau" à Palo Alto et "un déploiement de moyens colossaux".
Dès la fin juillet, en France, tout était déjà fin prêt, ou presque : des systèmes informatiques devaient encore être testés, mais l'essentiel avait été réglé. Début août, HP a réussi la séparation de son système d'information, en trois jours. "C'est un exploit technologique : ils ont quand même réussi à bâtir de zéro le système d'information d'une des 50 premières entreprises mondiales", fait remarquer le représentant du personnel.
Suppressions de postes : vers une annonce le 15 septembre ?
Reste à savoir si cette grande opération de scission va donner lieu à des licenciements en France. En elle-même, la scission ne va pas directement supprimer des emplois, mais en créer, quelques uns. Mais c'est après que cela pourrait se compliquer. Car, comme le fait remarquer Jean-Paul Vouiller, "HP, qui a engagé beaucoup de frais et de moyens pour que cette scission puisse se faire aussi vite et aussi bien, va évidemment ensuite tout faire pour rentabiliser son investissement et pour que l'opération soit un succès à ses yeux". En outre, la retranscription des propos tenus par la CEO Meg Whitman et sa CFO Cathie Lesjak devant les analystes, lors de la publication des résultats trimestriels la semaine dernière, lui laisse penser que de nouvelles suppressions de postes pourraient être annoncées le 15 septembre prochain. Mais rien ne permet d'affirmer que la scission en serait la cause directe. La CFTC souligne en tout cas que les conditions de départs ont été négociées jusqu'en 2019.