Bertrand Diard (Serena) "La tech restera le secteur qui générera le plus de valeur mais reste à savoir dans quelle partie du monde"

Pour Bertrand Diard, partner pour le fonds d'investissement Serena, la baisse des capitalisations boursières des champions de la tech américaine pourrait "redistribuer les cartes".

JDN. Quel est votre premier ressenti sur la chute en bourse des géants américains de la tech ?

Bertrand Diard est partner pour le fonds d'investissement Serena. © Hermance Triay

Bertrand Diard. La première question que je me pose est la suivante : s'agit-il vraiment d'un effondrement quand on sait que ces valeurs ont augmenté ces douze derniers mois ? Je pense qu'il s'agit plutôt d'une correction. Cela fait trois ans que le S&P 500 est tiré par les performances des 7 Magnifiques (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft, Nvidia, Tesla, ndlr). Sans ces géants, l'indice serait négatif. Les capitalisations boursières des 493 autres entreprises qui composent cet indice ont baissé ces trois dernières années donc la diminution des valeurs des géants de la tech n'est pas si étonnante. Encore une fois, c'est plus un réajustement qu'un effondrement.

A moyen terme, quelles sont les potentielles conséquences sur le monde de la tech ?

La tech est de très loin le premier secteur en termes de création de valeur et de profit ces vingt dernières années. Je suis convaincu qu'elle restera toujours le secteur qui générera le plus de valeur. Mais reste à savoir dans quelle partie du monde la tech va poursuivre son développement. Avec la politique de Donald Trump, dont personne ne connait encore les véritables conséquences sur les marchés, il se pourrait bien que les cartes soient redistribuées. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour la France et l'Europe.

Est-ce que ces baisses de capitalisation boursière outre-Atlantique pourraient modifier votre comportement d'investisseur ?

Bien sûr ! Avec Serena, on investit dans des start-up françaises qui sont très présentes aux Etats-Unis donc on devient forcément plus précautionneux. Le Nasdaq et le New York Stock Exchange sont les valeurs de référence de la tech mondiale donc on est obligé d'y prêter attention. Par ailleurs, ce qu'il se passe aux Etats-Unis nous rappelle un grand principe de base pour les investisseurs : il faut bien évaluer la capacité d'une entreprise à créer de la valeur et ne pas acheter une boite trop chère.