Edflex lève 10 millions d'euros pour devenir un champion mondial du digital learning
Créée en 2016 par Clément Meslin, Philippe Riveron, Raphaël Droissart et Rémi Lesaint, Edflex se positionne comme un agrégateur de contenus pédagogiques pour les entreprises, à la manière d'un "Spotify de la formation". Sa plateforme rassemble des milliers de ressources issues de plus de 10 000 éditeurs et est utilisée par plus de 1,5 million de collaborateurs dans 140 pays, au sein de groupes comme EDF, Orange, Legrand ou SNCF.
La jeune pousse annonce ce 1er octobre une levée de 15 millions d'euros, composée pour deux tiers de capital et un tiers de dette. Pour la première fois, Bpifrance entre à son capital via Digital Venture, aux côtés des investisseurs historiques Educapital, Ternel et Wille Finance.
Depuis sa création, la société a levé 32 millions d'euros (dette comprise) : un premier tour de 5 millions en 2021, suivi d'une série B de 12 millions en 2023. Avant ce nouveau tour de table, elle avait atteint cet été la rentabilité sur ses marchés historiques en France et en Italie. Elle prévoit de continuer sur cette trajectoire tout en investissant sur de nouveaux territoires. "Notre ambition est claire : passer de champion européen à champion mondial de la formation professionnelle", annonce Clément Meslin, CEO d'Edflex.
L'IA au cœur de la stratégie produit
Avec cette levée, Edflex veut franchir un cap dans l'intégration de l'intelligence artificielle. Après le lancement d'Edflex Copilot et d'une première bibliothèque de roleplays immersifs, la start-up entend développer de nouvelles simulations en situation réelle, intégrées dans le quotidien des collaborateurs.
Ces roleplays permettent, par exemple, de placer un manager face à un collaborateur virtuel mécontent de son augmentation. Le scénario se joue à l'écrit ou à l'oral, l'IA simule émotions et objectifs contradictoires, puis délivre un feedback précis et recommande des contenus complémentaires pour progresser. "Nous avons déployé ce format chez EDF : plus de 500 testeurs ont donné des retours très positifs, c'est une nouvelle génération d'apprentissage immersif", souligne Clément Meslin.
Cette approche illustre la volonté d'Edflex de se démarquer de ses concurrents internationaux comme Go1 ou OpenSesame. Là où les géants américains misent sur des catalogues massifs, la start-up française revendique une expertise dans la personnalisation et l'intégration au flux de travail.
Une expansion européenne et nord-américaine
Après une première acquisition en Italie en 2024 et l'ouverture d'un bureau en Amérique du Nord en 2025, Edflex prépare la suite. "L'Italie doit devenir notre hub pour l'Europe du Sud. Nous visons aussi l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Europe du Nord, soit par croissance externe, soit via des partenariats", partage Clément Meslin.
A horizon 2028, la start-up se fixe un objectif de 50 millions d'euros d'ARR, afin de se rapprocher de ses principaux concurrents internationaux : OpenSesame et l'australien Go1, qui revendiquent chacun déjà plus de 100 millions d'ARR.