Le groupe Vivendi
semble sans cesse courir derrière des noms de domaine
ou des noms de marques qui lui ont échappés
dans un premier temps. Prenons le cas de Vizzavi, nom du portail
multi-accès (Internet-mobile-TV interactive) européen
que le groupe de Jean-Marie Messier a officiellement présenté
en mai dernier (cf article
JDNet). Le 24 juillet dernier, le magazine Transfert
relatait comment Ababacar Diop, ancien porte-parole du mouvement
des sans-papiers en France qui a monté un cybercafé
parisien baptisé "Vis@vis", avait obtenu
24 millions de francs de la part du groupe Vivendi qui tentait
de racheter la marque.
Le JDNet a trouvé une
appellation encore plus proche : Vizavi (avec un seul z).
En tapant l'URL http://www.vizavi.com,
les internautes se retrouvent sur une page vierge proposant
deux options : soit l'accès au portail Wap (sous-entendu
du Groupe Vivendi), soit un accès à un portail
régional alsacien. Le nom de domaine a été
déposé en juillet 99 par la société
IFRIA (Institut fédérateur des ressources Internet
en Alsace). Basé à Mulhouse, ce prestataire
est également un opérateur d'accès Internet
pour les entreprises alsaciennes. Encore plus fort : si le
nom de domaine a été déposé il
y a un an, la marque Vizavi, en revanche, est inscrite dans
les registres de l'INPI (Institut national de la propriété
industrielle) depuis novembre 1993. A l'origine, il s'agit
d'un "outil personnel de productivité". En
fait, un annuaire des entreprises localisées en Alsace
présenté sous forme de disquettes. La marque
avait été déposée par l'actuel
PDG d'Ifria.
Là encore, le Groupe Vivendi semble avoir pris des
dispositions pour trouver un accord à l'amiable avec
la société Ifria. En échange de la cession
de la marque Vizavi, le groupe Vivendi auraît accepté
un "accord de type industriel" avec le prestataire
alsacien. Du coup, il devrait récupérer d'ici
peu le nom de domaine Vizavi.com, qui va beaucoup l'aider
à orienter les internautes vers son portail Wap avec
deux "z" sans mauvaise surprise.
La fusion Vivendi-Canal Plus-Seagram (dont Universal) va également
donner du fil à retordre à la direction juridique
du groupe de Jean-Marie Messier. Alors que les négociations
avançaient à grands pas en juin, des internautes
ont pris le soin de déposer des noms de domaine en combinant
les entités du nouvel ensemble : Ainsi, un dénommé
Hussain Syed, qui vit dans le New Jersey aux Etats-Unis, a
déposé en juin 2000 une quinzaine de noms de domaines autour
de Vivendi-Seagram-Universal (vivendiuniversalcorp.com, vivendiuniversalmedia.com,
vivendiseagram.com, etc.). Contacté par le JDNet, celui-ci
indique avoir été approché par le Groupe
Vivendi (Hussain Syed auraît reçu une lettre
du groupe français) puis par des avocats américains.
"Le groupe Vivendi a engagé des discussions mais
n'envisage pas pour le moment de verser des 'compensations'",
indique le détenteur des noms de domaines enviés.
"Ils devraient plutôt négocier avec moi
sinon ils vont perdre du temps avec les recours", précise-t-il.
Ce dossier a été
déposé fin juillet auprès du Centre d'arbitrage
et de médiation de l'OMPI en charge des litiges autour
des noms de domaine (cf article
JDNet du 09/08/00). Une
deuxième plainte a été déposée
à l'encontre d'un habitant localisé à Shangai qui a
adopté vivendiuniversal.com.
Un Français a par ailleurs pris
le même nom de domaine mais séparé d'un trait d'union.
Mais dans ce troisième
cas, l'affaire semble plus légère : Patrick
Peccatte
semble avoir déposé ce nom de domaine dans un
but purement ironique. "J'ai voulu montrer, un peu à
la manière du 'Canard Enchaîné', que les
groupes avaient tout intérêt à déposer
rapidement des noms de domaine qui entourent leur projet",
indique ce développeur informatique. Lui aussi a été
contacté par un cabinet d'avocats parisien qui travaille
pour le compte de Vivendi puis par un second, américain
cette fois. "J'avais l'intention de leur céder
le nom de domaine sans contrepartie. Mais ils m'ont mis dans
le même paquet que les autres", précise
Patrick Peccatte. Pour montrer sa bonne foi, il précise
que l'URL vivendi-universal.com re-route automatiquement vers
le site "corporate" du groupe Vivendi. Contactés
la semaine dernière par le JDNet, les services juridiques
de Vivendi n'étaient pas disponibles..
|