Qu'il
se déroule en ligne ou dans le réseau de distribution
traditionnelle, le commerce est toujours régi par les
mêmes règles. Les textes qui régissent
traditionnellement les relations de concurrence entre les
membres d'un réseau ou les engagements entre distributeurs
et fournisseurs sont transposables sur Internet. Le principe
de distribution sélective, qui autorise un producteur
à choisir un nombre limité de détaillants
habilités à distribuer ses produits, obéit
à ce principe.
Depuis
décembre 2000, la Commission européenne lui
a adjoint quelques lignes pour prendre en compte le phénomène
Internet et préciser dans quelle mesure la vente en
ligne était possible (Lire l'article
du JDNet du 02/02/01). Dorénavant, le distributeur
agréé membre de ce type de réseau (dans
les secteurs de la parfumerie, des cosmétiques, de
la parapharmacie, de la joaillerie et de l'automobile) peut
théoriquement vendre sur Internet. Encore faut-il qu'il
se plie à certaines règles...
Parfums
:
une trentaine
de marques
sur le site
de Marionnaud |
Le secteur
des parfums est peut-être l'un des secteurs les plus
attentifs à ce problème. On se souvient que
Parfumsnet
a dû cesser ses activités en France en novembre
(Lire l'article
du JDNet du 04/12/00). Aujourd'hui, le site espagnol
de la société (elle-même de droit espagnol)
est momentanément indisponible et le site italien non
accessible. Seul le site du distributeur Marionnaud
persiste. Lancé à la mi-novembre (Lire l'article
du JDNet du 17/11/00), la boutique en ligne de la chaîne
de distribution, qui compte 477 magasins en France, propose
une trentaine de marques à la vente contre dix à
son lancement.
Un résultat
obtenu après de longues négociations avec les
marques : le distributeur a obtenu soit des avenants à
ses contrats, soit des accords. Dans les deux cas, les marques
ont défini des critères de distribution propres
à Internet. Parmi
les principaux figure la présence complète de
la gamme produit, la nécessité de donner des
conseils et d'établir des fiches précises sur
chaque article, l'affichage des mêmes prix qu'en magasin,
la présence d'un environnement sélectif et l'impossibilité
d'acheter en quantité.
Malgré
la volonté de Marionnaud de ne pas faire de forcing
auprès des fournisseurs, le site rend visibles depuis
peu des marques avec lesquelles les négociations sont
bien avancées mais pour lesquelles il n'a pas encore
obtenu d'autorisation. "C'est le cas d'Armani, précise
Erick Bourriot, responsable du site. Les produits sont visibles,
mais ne peuvent être achetés. Depuis quinze jours,
cette procédure est en place, je n'ai pas eu de réclamation."
Aujourd'hui, pour ce distributeur qui a réalisé
un chiffre d'affaires 2000 de 3,8 milliards de francs), Internet
reste un tout petit marché : "Nous réalisons
huit à dix ventes par jour, reconnaît Erik Bourriot.
Mais nous pensons pouvoir faire beaucoup plus à terme."
Il s'appuie pour cela sur les 6 à 7% des ventes totales
que réalise en ligne le distributeur suisse Alrodo,
filiale de Marionnaud.
Parapharmacie
: 2.500 produits sur Carrefour-Beauté |
Si Marionnaud
ne veut pas faire de lobbying, il en va autrement de Carrefour-Beauté.
Ouvert début décembre, sur le double créneau
des produits de grande surface et de parapharmacie, le site
présente 5.000 produits, dont 2.500 en parapharmacie
(Lire l'article
du JDNet du 06/12/00). Des résultats obtenus, en parapharmacie,
au terme de discussions avec les fournisseurs de produits
dédiés à la distribution sélective.
Parallèlement, Carrefour a constitué un dossier
de plainte au niveau de la Commission européenne pour
obtenir la communication des critères de distribution
sélective sur Internet des marques, ceux-ci ne leur
ayant pas été communiqués à ce
jour. "Notre politique, précise Nicolas Riché,
directeur du site, est de défendre les intérêts
des consommateurs et de faire en sorte qu'il ne soit pas possible
d'exclure un canal de distribution à priori".
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