E-Commerce
Internet et distribution sélective : le long face-à-face
Après quelques procès retentissants, le système de la distribution sélective, qui permet au producteur de contrôler le nombre de ses détaillants, cède un peu de terrain au e-commerce. Mais les règles du commerce sont encore solides. --> (Vendredi 13 avril 2001)
         

Qu'il se déroule en ligne ou dans le réseau de distribution traditionnelle, le commerce est toujours régi par les mêmes règles. Les textes qui régissent traditionnellement les relations de concurrence entre les membres d'un réseau ou les engagements entre distributeurs et fournisseurs sont transposables sur Internet. Le principe de distribution sélective, qui autorise un producteur à choisir un nombre limité de détaillants habilités à distribuer ses produits, obéit à ce principe.

Depuis décembre 2000, la Commission européenne lui a adjoint quelques lignes pour prendre en compte le phénomène Internet et préciser dans quelle mesure la vente en ligne était possible (Lire l'article du JDNet du 02/02/01). Dorénavant, le distributeur agréé membre de ce type de réseau (dans les secteurs de la parfumerie, des cosmétiques, de la parapharmacie, de la joaillerie et de l'automobile) peut théoriquement vendre sur Internet. Encore faut-il qu'il se plie à certaines règles...

Parfums :
une trentaine
de marques
sur le site
de Marionnaud

Le secteur des parfums est peut-être l'un des secteurs les plus attentifs à ce problème. On se souvient que Parfumsnet a dû cesser ses activités en France en novembre (Lire l'article du JDNet du 04/12/00). Aujourd'hui, le site espagnol de la société (elle-même de droit espagnol) est momentanément indisponible et le site italien non accessible. Seul le site du distributeur Marionnaud persiste. Lancé à la mi-novembre (Lire l'article du JDNet du 17/11/00), la boutique en ligne de la chaîne de distribution, qui compte 477 magasins en France, propose une trentaine de marques à la vente contre dix à son lancement.

Un résultat obtenu après de longues négociations avec les marques : le distributeur a obtenu soit des avenants à ses contrats, soit des accords. Dans les deux cas, les marques ont défini des critères de distribution propres à Internet. Parmi les principaux figure la présence complète de la gamme produit, la nécessité de donner des conseils et d'établir des fiches précises sur chaque article, l'affichage des mêmes prix qu'en magasin, la présence d'un environnement sélectif et l'impossibilité d'acheter en quantité.

Malgré la volonté de Marionnaud de ne pas faire de forcing auprès des fournisseurs, le site rend visibles depuis peu des marques avec lesquelles les négociations sont bien avancées mais pour lesquelles il n'a pas encore obtenu d'autorisation. "C'est le cas d'Armani, précise Erick Bourriot, responsable du site. Les produits sont visibles, mais ne peuvent être achetés. Depuis quinze jours, cette procédure est en place, je n'ai pas eu de réclamation." Aujourd'hui, pour ce distributeur qui a réalisé un chiffre d'affaires 2000 de 3,8 milliards de francs), Internet reste un tout petit marché : "Nous réalisons huit à dix ventes par jour, reconnaît Erik Bourriot. Mais nous pensons pouvoir faire beaucoup plus à terme." Il s'appuie pour cela sur les 6 à 7% des ventes totales que réalise en ligne le distributeur suisse Alrodo, filiale de Marionnaud.

Parapharmacie : 2.500 produits sur Carrefour-Beauté

Si Marionnaud ne veut pas faire de lobbying, il en va autrement de Carrefour-Beauté. Ouvert début décembre, sur le double créneau des produits de grande surface et de parapharmacie, le site présente 5.000 produits, dont 2.500 en parapharmacie (Lire l'article du JDNet du 06/12/00). Des résultats obtenus, en parapharmacie, au terme de discussions avec les fournisseurs de produits dédiés à la distribution sélective. Parallèlement, Carrefour a constitué un dossier de plainte au niveau de la Commission européenne pour obtenir la communication des critères de distribution sélective sur Internet des marques, ceux-ci ne leur ayant pas été communiqués à ce jour. "Notre politique, précise Nicolas Riché, directeur du site, est de défendre les intérêts des consommateurs et de faire en sorte qu'il ne soit pas possible d'exclure un canal de distribution à priori".

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[Anne-Laure Béranger, JDNet]
 
 
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