11
mai 2001 - 11 juin 2001. Il n'aura pas fallu plus d'un
mois à Hachette
Distribution Service pour jeter l'éponge
quant au projet de e-distribution en France, ainsi que
l'a révélé le site Digital Business
Globe lundi matin. Début février, HDS
avait annoncé sa volonté de lancer Zendis,
un système de e-distribution en France, Suisse,
Belgique et Espagne. HDS envisageait alors de s'appuyer
sur des partenaires tels que les NMPP
en France, Naville pour la Suisse, AMP en Belgique et
SGEL en Espagne, des distributeurs de presse dont le
groupe Lagardère était systématiquement
actionnaire, entre 49 et 100 %. Mais l'annonce
du refus des NMPP de participer à ce projet à
la mi-avril a tout remis en question, même si
Frédéric Van Heems, directeur général
de Zendis, restait alors optimiste : "L'arrêt de
l'association avec les NMPP ne remet absolument pas
en cause le lancement de Zendis qui a finalement été
fixée au 9 mai prochain, déclarait-il alors au
JDNet. En ce qui concerne l'extension à l'ensemble le
territoire français, cela devrait se faire d'ici trois
mois et nous pensons signer un accord avec un transporteur-logisticien
d'ici à deux semaines pour tenir ces délais."
Zendis
a finalement été lancé en France
le 11 mai mais uniquement sur la région parisienne
et avec un seul site marchand partenaire, BlackOrange.
Depuis, aucun autre site e-commerce n'est venu s'ajouter
au vendeur de logiciels. "Lors d'un conseil de
surveillance jeudi dernier, HDS, l'actionnaire principal
(à 80 %, ndlr), a pris la décision,
sur conseil de l'équipe dirigeante de Zendis,
de ré-axer le projet et de ne poursuivre Zendis
que dans les pays où nous travaillions avec des
distributeurs de presse, explique Frédéric
Van Heems. Nous ne disposions pas de conditions économiques
viables en France, c'est pourquoi nous avons décidé
d'arrêter." C'est moins le système
de distribution que l'absence du réseau de magasins
d'HDS (Relay et Extrapole) qui a pesé dans la
balance. Zendis a dû annoncer hier à BlackOrange
la suspension de son contrat et la structure française
de la société (une quarantaine de personnes)
va être entièrement démantelée.
Une partie de ces personnes va rejoindre les filiales
HDS en Belgique, Suisse et Espagne pour poursuivre le
projet dans ces pays. Pour les autres, des propositions
de reclassement dans le groupe seront faites et des
licenciements ne sont pas exclus. La société
Zendis France, dans laquelle HDS avait investi 20 millions
de francs, est donc dissoute et l'équipe dirigeante
remerciée.
Si
en France, le projet semble définitivement suspendu,
HDS continue à y croire dans les autres pays.
Pourtant, aucun contrat n'a pour l'instant été
signé avec des sites marchands. Zendis avait
simplement établi des contacts avec des sites
e-commerce qui se disaient intéressés
par une distribution internationale. Il va maintenant
falloir convaincre ces entreprises d'abandonner la e-distribution
en France et de se concentrer sur certains pays limitrophes.
"Bien entendu, la levée de fonds prévue
pour Zendis a été reportée et en
terme de chiffre d'affaires, les objectifs vont devoir
être sérieusement revus à la baisse,
ajoute Frédéric Van Heems. D'autant plus
que sur les pays qui continuent le projet, il faudra
compter avec moins d'import des sites français
que prévu." Si l'abandon aussi rapide du
projet en France est étonnant, la poursuite du
projet sur des marchés beaucoup plus limités
comme la Belgique ou la Suisse laisse encore plus songeur.
|