(Article
mis à jour le 25/01/02). Et de deux :
après Denis Terrien, en mai 2001, c'est au tour
de Georges Aoun de quitter la présidence d'Amazon
France. Un départ d'ores et déjà
effectif puisque, explique-t-on chez Amazon France,
"Georges Aoun n'est physiquement plus présent
dans les locaux depuis quelques jours". Et pour
cause : celui-ci vient de rejoindre Sanford Europe
en qualité de vice-président marketing,
aux côtés de... Denis Terrien (lire
l'encadré ci-dessous).
Tous
chez
Sanford Europe
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Du
livre au stylo, il n'y a décidément
qu'un pas chez Amazon. Georges Aoun quitte la présidence
d'Amazon France pour prendre la vice-présidence
marketing de Sanford Europe. Cette société
est la division instruments d'écriture du
groupe Newell Rubbermaid qui fabrique et commerciale
des marques comme Waterman, Parker, Rotring ou Reynolds.
Or Sanford Europe est dirigée depuis l'année
dernière par Denis Terrien, le prédécesseur
de Georges Aoun à la présidence d'Amazon
France. Un clin d'oeil qui ressemble à un
réglement de comptes. |
En
attendant l'arrivée d'un nouveau patron, Philipp
Humm, le vice-président Europe d'Amazon, assure l'intérim
pour la filiale française. Contrairement à
la dernière passation de pouvoir, qui avait vu
le directeur général de l'époque
(Georges Aoun) remplacer illico presto Denis Terrien,
Amazon France joue, cette fois, la carte de la temporisation.
Le futur dirigeant de la filiale française a
donc toutes les chances d'arriver par la voie du recrutement
externe. Le candidat devra néanmoins prendre
en compte un "managers burn rate" des plus
élevés pour Amazon France. En 16 mois
d'activité, le cyberlibraire a déjà
vu passer deux patrons.
Avec
le départ de Georges Aoun se pose à nouveau
la question des ajustements possibles pour le site marchand
en France. Alors qu'Amazon vient de publier aux Etats-Unis,
pour la première fois de son histoire, un bénéfice
net trimestriel de 5 millions de dollars pro forma,
les filiales japonaise et française restent les
lanternes rouges au sein du groupe en matière
de résultats financiers. Les deux autres filiales
d'Amazon, l'Allemagne et le Royaume-Uni, dégagent
elles, en revanche, un résultat opérationnel positif.
Une
analyse que l'on réfute chez Amazon France :
"Georges Aoun part en ayant accompli sa mission
et en laissant une situation saine". En octobre
dernier, en se basant sur des sources proches de l'entreprise,
le JDNet estimait que le site français réalisait
entre 4 000 et 5 000 ventes quotidiennes,
soit un chiffre d'affaires journalier supérieur
à 150 000 euros (lire l'article
JDNet du 05/10/01). Commercialement, le cyberlibraire
n'aurait donc rien à envier à ses deux
concurrents directs, Fnac.com et Alapage. Reste en amont
un niveau de pertes probablement lourd, notamment en
raison des investissements nécessaires pour maintenir
à flots l'entrepôt de 10 000 m2 près
d'Orléans où sont stockées 500 000
références en permanence. A cette pression financière,
s'ajouterait une pression hiérarchique interne
et médiatique très forte. Futurs candidats
au poste, vous voilà prévenus.
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