Spécial
Moteurs de recherche
|
|
Après le Royaume-Uni,
l'Allemagne et el Japon, c'est au tour de la France
d'accueillir un bureau local estampillé Google.
Deux ans après le lancement de la version française
du moteur de recherche, Franck Poisson prend les rènes
de cette nouvelle tête de pont et aura la charge
de commercialiser les
espaces publicitaires présents sur les pages
de résultats de Google. L'homme est un habitué
du secteur : il a notamment dirigé la
régie publicitaire d'AOL France et chapeauté
la direction commerciale de BT Looksmart.
L'ouverture
de ce bureau français aura été
l'occasion pour Sergey Brin, le cofondateur de Google,
de faire une visite parisienne lors d'une conférence
de presse. "Il était
temps pour nous d'ouvrir en France, a souligné
le président de Google. Le marché publicitaire
est très prometteur, même s'il est actuellement
affecté par la dépression qui touche l'ensemble
des secteurs. Mais nous devons répondre à
une très forte attente des annonceurs français
pour Google."
Ces mêmes annonceurs
français se verront proposer par le bureau français
deux supports publicitaires, en format texte exclusivement.
Le premier, le "premium sponsorship", est
un bandeau pastel positionné en tête des
résultats sur toute la largeur de la page. Il
est vendu très classiquement au CPM
au prix de 60 euros brut.
Le second format est placé
à droite des résultats. Il s'agit de petits
rectangles baptisés "self-service AdWords". Google
limite son offre à trois rectangles maximum sur
une même page. Ces espaces sont vendus aux enchères
via une interface en ligne. L'annonceur choisit le mot-clé
sur lequel il souhaite voir apparaître, via le
petit rectangle, l'adresse de son site et deux lignes
de présentation. Le prix de base de vente d'un
mot-clé est de 0,07 euro. Les annonceurs peuvent
enchérir pour faire apparaître leur site
en haut de la page ou rester en seconde, voire troisième
position.
Contrairement aux services
proposés par eSpotting ou Overture, dont l'arrivée
en France est imminente, Google ajoute à ce système
d'enchères le critère du taux de clic
sur les espaces publicitaires. Dans le but de servir
au mieux les utilisateurs du moteur, il est donc possible
de voir en première position un annonceur qui
aurait payé son espace moins cher mais dont la
publicité serait plus plebiscitée par
les utilisateurs du moteur.
A ce jour, selon Google,
le taux de clic sur le "premium sponsoship"
est de 2,7 % en France et de 3 % aux Etats-Unis.
Des chiffres très largement supérieurs
au taux de clic moyen sur une bannière classique
qui évolue entre 0,25 et 0,3 %. Pour le
service "self-service AdWords", le taux de clic revendiqué
est de 1 % aux Etats-Unis.
Google n'aura pas attendu
l'ouverture officielle de son antenne française
pour commercialiser ses offres publicitaires dans l'Hexagone.
Il y a un an, la commercialisation des espaces publicitaires
sur Google.fr a débuté sous l'égide
de DoubleClick. En décembre dernier, face à
la tonicité du marché, Google a choisi
finalement d'ouvrir une première structure française.
"Aujourd'hui, cinq à six personnes travaillent
pour la régie internalisée et nous avons
déjà quelques grands annonceurs qui utilisent
nos solutions : SNCF-Expedia, Lastminute-Degriftour,
Leclerc Voyages, Opodo, CPR, Axa, SFR..., affirme Franck
Poisson. Je suis plutôt en train d'éteindre le feu que
de faire de la prospection."
Si plus de la moitié
des 150 millions de requêtes quotidiennes enregistrées
sur Google sont effectuées en dehors des Etats-Unis,
les revenus du moteur, dont la moitié provient
de la publicité, sont encore largement réalisés
outre-Atlantique, "à plus de 60%" selon
Sergey Brin. Le déploiement de bureaux dans les
pays stratégiques devrait permettre de rééquilibrer
la balance tout en assurant la croissance. Signe de
cette volonté, Google devrait ouvrir un "data-center"
pour l'Europe dans les six prochains mois. Basé
en Suisse, il permettra de stocker une partie des données
européennes qui sont aujourd'hui gérées
aux Etats-Unis dans l'un des six data-centers Google
qui hébergent 15 000 serveurs.
Spécial
Moteurs de recherche
|
|
Si avec ses offres publicitaires
la société semble avoir le vent en poupe,
Google est en revanche davantage dans l'expectative
sur son activité moteur de recherche. Son contrat
avec Yahoo, en faisant le moteur officiel du portail,
se termine à la fin du mois. Rien ne dit qu'il
sera reconduit (lire l'article
JDNet de ce jour). Même si le moteur de
recherche a récemment gagné de nouveaux
contrats aux Etats-Unis (avec AOL et EarthLink), la
perte de sa principale référence, Yahoo,
pourrait le déstabiliser. Sergey Brin reste discret
sur les discussions menées avec Yahoo. Mais il
est très clair sur l'importance de ce contrat :
"C'est notre principal client et un nom très
important pour notre image de marque. Nous faisons tout
pour que le contrat soit reconduit et une chose est
sûre : nous n'aimons pas perdre."
|