Le Net
ComScore, le dernier grand challenger de la mesure d'audience
Derrière Nielsen NetRatings, leader mondial et unique acteur européen de la mesure d'audience, un autre acteur monte en grade sur le marché américain : ComScore, propriétaire de MMXI depuis juin.  (Jeudi 12 septembre 2002)
         
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Après avoir avalé Media Metrix Europe, AdRelevance, @Plan et Netvalue, Nielsen NetRatings s'est imposé comme le leader du marché mondial de la mesure d'audience sur Internet. C'était sans compter sur ComScore, autre géant américain, longtemps resté dans l'ombre. En rachetant en juin dernier l'institut de mesure d'audience MMXI à un Jupiter exsangue, ComScore a pourtant démontré sa volonté de se placer en concurrence frontale face à Nielsen NetRatings.

Quelques mois avant cette acquisition, fin 2001, Nielsen NetRatings espérait, lui aussi, récupérer Jupiter MMXI. Mais l'opération ne sera pas du goût de la la FTC, la Commission fédérale du commerce américaine. Début 2002, celle-ci émet un avis négatif sur la fusion, les deux firmes préférant alors faire machine arrière (lire l'article du JDNet du 20/02/02). La situation financière du groupe Jupiter ne lui pas permettra pas de tenir longtemps. La solution adoptée est celle de la vente par appartements : pour la modique somme de 1,5 million de dollars, ComScore récupère en juin les 250 clients (ce qui porte son portefeuille à 450 références) et le panel de 60 000 internautes américains de MMXI.

Dans ce dernier domaine, ComScore était pourtant déjà bien fournie. La société dispose d'un panel géant, baptisé Global Network (ou netScore), composé d'1,5 million d'internautes. L'acquisition du panel Media Metrix s'avère surtout hautement stratégique pour ComScore : si l'échantillon d'internautes est bien moindre, la méthodologie de traitement des données obtenues et, surtout, la représentativité du panel de Media Metrix sont bien meilleures et permettent d'obtenir des résultats très différents. Au quantitatif, ComScore ajoute ainsi le qualitatif afin d'être capable de fournir aux sites et aux annonceurs des chiffres d'audience indépendants.

Cette nouvelle panoplie n'empêche pas ComScore d'entretenir son "méga-panel". L'adhésion au Global Network se fait sur la base du volontariat : les internautes recrutés acceptent que l'ensemble de leurs activités en ligne soit observé et monitoré et ce, de manière anonyme. Global Network permet de suivre en détail les évolutions du comportement des internautes et de leurs attitudes face au commerce électronique. ComScore commercialise les données récoltées à des fins marketing. Loin de vouloir substituer une méthodologie à une autre, ComScore a choisi de poursuivre ces deux activités de manière cloisonnée et de proposer aux sites une double solution comportementale et de mesure d'audience. La diversification de ses activités devrait permettre à l'institut de mesure d'atteindre la rentabilité.

Le site

Fondée en août 1999 par Gian Fulgoni et Magid Abraham, ComScore a levé depuis sa création pas moins de 76 millions de dollars auprès de multiple fonds d'investissements dont Accel Partners, Flatiron Partners, Lehman Brothers Venture Fund, Topspin Partners ou vSpring Capital. La dernière levée de fonds (20 millions de dollars) remonte à juin dernier, adte du rachat de Media Metrix. Ce tour de table doit permettre à la société d'atteindre la rentabilité et de poursuivre sa croissance externe.

Mais la viabilité de ComScore reste encore à prouver. Si la société emploie plus de 170 personnes, ses résultats financiers n'ont jamais été rendus publics. N'étant pas inscrite en Bourse (contrairement à Nielsen NetRatings), la firme reste très discrète sur ses résultats. Seule indication récente : Daniel Hess, vice-président de ComScore, a indiqué dans une interview accordée en juin 2002 au Wall Street Journal, que ComScore devrait réaliser près de 32 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le deuxième semestre 2002 et le premier semestre 2003, en incluant les revenus de sa nouvelle division Media Metrix. Parallèlement, il a repoussé la rentabilité, au mieux, à début 2003.

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L'état des finances de ComScore reste donc un mystère, même si courant 2001 et début 2002, la société a admis qu'elle rencontrait des difficultés financières en raison de la crise du marché Internet. La disparition d'une partie de ses clients, victimes du retournement de conjoncture, a réduit significativement ses revenus. En fait, seule la confiance de ses investisseurs a permis à la société de se sortir de l'ornière.

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Autre ombre au tableau  : son développement international. Contrairement à Nielsen NetRatings, la firme est uniquement présente sur le continent américain (Etats-Unis et Canada). L'Europe reste donc le domaine exclusif de Nielsen, après que l'institut de mesure d'audience ait racheté son concurrent français, NetValue, en août dernier. ComScore avait tenté depuis juin 2001 une entrée sur le Vieux Continent en formant, justement, une alliance avec Netvalue. L'institut français pouvait alors accéder aux données du méga-panel. Certains observateurs avaient évoqué à l'époque un possible rachat mais la rumeur a fait long feu. Il est vrai que le montant déboursé par Nielsen NetRatings pour l'aquisition de Netvalue, 18 millions d'euros, allait certainement bien au-delà des possibilités financières de ComScore. Reste que la société a perdu ce qui était, peut-être, la dernière occasion pour s'implanter en Europe.

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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