Le Net
Comment le groupe Partouche s'est fait détourner son casino sur Internet
Un contractant bélizéen indélicat, des bases de données baladeuses... Avec casino-partouche.com, le groupe français voulait provoquer un débat sur les jeux d'argent en ligne. Il a surtout réussi à mettre sa marque en péril.  (Jeudi 3 octobre 2002)
         
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Groupe Partouche

L'expérimentation qu'a initiée le groupe Partouche dans l'univers des casinos en ligne dans le but de "lancer un débat avec les autorités de tutelle sur la légalisation de salles virtuelles de jeux d'argent", connaît des débordements imprévus. Fin 2001, le groupe français qui exploite un vaste réseau de casinos en France, a attribué une licence d'exploitation de la marque Partouche à une société proposant un casino en ligne à partir de l'état du Bélize : Mandarin Data Processing Ltd, présidée par un certain R. Pousaz.

Or il apparaît aujourd'hui que des ponts entre le site Casino-Partouche.com et un autre site de jeux, Casino770.com, ont été mis en place à l'insu du groupe Partouche qui dénonce par la voix de Patrick Partouche, directeur général du groupe, "l'exploitation frauduleuse de la base de données des joueurs de Casino-Partouche.com de la part de [son] ancien co-contractant".

Une petite explication de texte est nécessaire pour comprendre l'embarras du groupe français et ce, à la lumière du témoignage d'une internaute française qui a décrit son parcours dans l'univers des casinos en ligne (lire l'article du JDNet). Lorsqu'un internaute se rend sur le site Casino-Partouche.com, il doit procéder à une inscription au préalable avant de pouvoir pénétrer dans la salle de jeux virtuelle. Depuis mars dernier, un avertissement, destiné aux internautes français, s'affiche après avoir rempli les formalités d'identification : "Pour des raisons indépendantes de notre volonté, à compter du 15 mars 2002, il n'est plus possible d'accéder aux jeux réels de Casino Partouche International, avec pour moyen de paiement une carte de crédit délivrée par une banque française".

Jusqu'ici, le groupe Partouche joue son rôle de garde-fou : éviter que les internautes français ne se rendent sur le casino en ligne dans le but de jouer, ce qui est strictement interdit par la loi française. "J'ai rompu mon contrat avec l'exploitant bélizéen à ce moment-là. J'ai mis en demeure mon co-contractant afin de l'empêcher d'émettre à partir de la France", explique Patrick Partouche. Entretemps, en France, le débat a avancé : le rapport d'information du sénateur François Trucy relatif aux jeux de hasard et d'argent en France est publié en février. Ce document issu d'une mission parlementaire fait mention de l'initiative Casino-Partouche.com. Patrick Partouche est comblé, sonn objectif de sensibilisation est atteint.

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Mais l'histoire est loin de se terminer en happy end. Après l'avertissement aux internautes français sur Casino-Partouche.com, l'exploitant bélizéen rajoute une mention visiblement tirée d'un traducteur automatique : "Cependant, nous vous invitons a retrouver les memes jeux et sensations sur Casino770.com, qui utilise les memes conditions et garanties de securitee. Votre inscription en tant que membre est automatiquement validee sur Casino770.com" (sic). En clair, les identifiants et les mots de passe entre Casino-Partouche.com et Casino770.com sont similaires. Qui retrouve-t-on derrière le site Casino770.com ? R. Pousaz, qui n'a pas hésité, lors du dépôt du nom de domaine Casino770.com (mars 2002), à laisser comme adresse mail de contact casinopartouche@yahoo.com.

Patrick Partouche dénonce cette mutualisation des bases de données qu'il qualifie de détournement frauduleux. "J'ai rempli mes engagements de manière conforme vis-à-vis de mes autorités de tutelle [le ministère de l'Intérieur, NDLR]. Maintenant, comment puis-je empêcher mon ancien co-contractant de se servir de la base de données clients de Casino-Partouche.com sur son propre site sur lequel je ne touche rien ? Nous sommes à la limite du piratage", s'indigne le directeur général du groupe Partouche. Mais je le répète : notre groupe n'a aucune responsabilité concernant l'exploitation de Casino770.com. Nous n'avons aucun mandat d'administration au sein de cette société".

Reste le problème de la promotion qui continue autour du service Casino-Partouche.com. Si le groupe français s'est retiré du projet, l'image du groupe reste associé à ce casino virtuel qui bénéficie d'une campagne de publicité intensive sur Internet sur des sites de petite ou moyenne audience. Click-fr.com, réseau francophone de bannières publicitaires "au clic", a intégré le casino virtuel dans son portefeuille de clients. Et un superbe lien promotionnel pour le site bélizéen apparait sur Google lorsque l'on saisit le nom Partouche avec cette mention "N°1 des casinos en français".

Cette communication autour de Casino-Partouche.com, à l'insu des détenteurs légaux de la marque, risque de déstabiliser l'image du groupe français sur Internet. Et de brouiller le débat qu'appelait de ses voeux Patrick Partouche.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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