La ruée actuelle autour
de l'ADSL
en France s'explique d'une part par les perspectives alléchantes
du marché de l'internet haut débit et de
l'autre par les incitations émanant de l'Autorité
de régulation des télécommunications
(ART) en faveur de la concurrence dans le domaine. Actuellement,
Wanadoo détient le leadership inconstesté
dans le domaine mais la concurrence devient de plus en
plus vivace. Club-Internet/T-Online France, notamment,
a placé l'ADSL au coeur de sa stratégie.
la société devrait prochainement présenter
un portail haut débit qui pourrait être accompagné
d'une nouvelle offensive en matière d'offres d'accès
ADSL. Tiscali France, lui, fait depuis cet été
un forcing publicitaire pour prendre position. Et même
AOL France, qui donne pourtant la priorité
à l'Internet illimité bas débit,
ne peut écarter l'ADSL s'il veut conserver une
partie de ses abonnés qui seraient tentés
par ce type d'offre. Lors d'un chat sur 01Net à
la mi-septembre, Stéphane Treppoz, le PDG d'AOL
France, avait annoncé une offre ADSL à 128k
"à la mi-octobre".
Mais le cercle
des prétendants ADSL s'aggrandit de jour en jour.
Alors que les acteurs bien installés sur le marché
ont favorisé à la rentrée l'approche
segmentée (offres illimitées à
512 k ou 128 k), les nouveaux entrants privilégient
les "formules choc" pour attirer l'attention.
Free (groupe Iliad) a ainsi annoncé le
19 septembre une formule ADSL à 29,99 euros,
le prix le plus compétitif du marché (Lire
l'article
du JDNet). 9 Telecom, entité du groupe
LDCom, a indiqué son intention de commercialiser
prochainement une gamme d'offres ADSL avec des prix
tirés vers le bas. Enfin, Tele 2 a décidé
lui aussi de lancer une offre d'accès illimité,
bas débit dans un premier temps en novembre puis
haut débit le mois suivant.
Autre signe de la vitalité
du marché, des "petits" acteurs tentent
de s'y engouffrer. NetPratique, un nouveau FAI
indépendant, est apparu sur le marché
cet été. Quant à Oreka,
dorénavant rattaché au groupe Firstream,
il propose depuis la rentrée une formule à
39,95 euros. L'exploitation de l'accès ADSL dépasse
même le cadre des fournisseurs d'accès.
Une start-up comme Médiabarre.com, dont
le modèle économique réside dans
l'exploitation d'une barre de navigation, annonce vouloir
lancer prochainement une offre ISP bas puis haut débit
avec l'aide de Cable & Wireless.
Reste que les marges de
maoeuvres sont relativement limités. Du plus
gros au plus petit FAI, l'objectif est de trouver des
modèles viables d'exploitation de services ADSL.
Face à cette agitation, l'Autorité de
régulation des télécommunication
(ART) joue un rôle important en amont en favorisant
les conditions d'entrées pour les opérateurs
alternatifs eux-mêmes en contact avec les FAI.
Un effort tarifaire à lier avec le mouvement
de dégroupage actuel. L'instance veut développer
la concurrence sur l'ensemble de la chaîne ADSL
(accès, collecte et transport, services Internet),
censée aboutir à une baisse des prix pour
les consommateurs finaux. Ce schéma du développement
de l'Internet haut débit a été
présenté à l'occasion de la publication
de l'avis de l'ART sur les offres IP/ADSL de France
Télécom.
Le secteur arrive d'ailleurs
à une période charnière puisque
les nouveaux tarifs de gros ADSL de France Télécom
doivent être mis en oeuvre le 15 octobre afin
"d'assurer une simultanéité des offres
commerciales de France Télécom et des
opérateurs concurrents vis-à-vis des fournisseurs
d'accès". Dans leur quête d'intéresser
les FAI grands publics, des opérateurs comme
LDCom, Free Telecom et Cegetel
sont sur les rangs pour étudier la mise en place
d'offres de gros ADSL susceptibles de concurrencer celles
de France Télécom. Les prémices
d'une autre bataille beaucoup moins visible.
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