La 3G connaît un démarrage lent mais qui pourrait
s'accélérer dès l'année prochaine.
L'étude sur la téléphonie de troisième
génération réalisée par Carat
TVMI confirme la tendance du marché. La société
d'analyse a réalisé un panorama des services
3G dans le monde, avec un focus sur trois pays, la France,
le Japon et la Corée du Sud. Principale conclusion
de cette enquête : l'Internet mobile ne devrait se développer
massivement qu'avec l'arrivée de la norme DVB-H qui
permettra de distribuer de la vidéo en broadcasting.
Celle-ci devrait arriver courant 2006, les premières
expérimentations démarrant tout juste (lire la brève
du 15/02/05).
En attendant la norme DVB-H, Carat TVMI juge "envisageables"
les prévisions actuelles des deux opérateurs
3G français, SFR et Orange. Fin 2005, le nombre total
d'abonnés français en téléphonie
avancée pourrait, dans la fourchette haute, atteindre
1,5 million, 3G et Edge inclus. Mais si l'on prend les prévisions
basses de l'étude, on resterait loin du compte, avec
un total de 600.000 abonnés chez l'ensemble des opérateurs,
alors qu'Orange table à lui seul sur 500.000 clients.
Le
vrai démarrage de l'Internet mobile pourrait, dès
lors, se situer en 2006, pour atteindre entre 10 et 13 millions
d'abonnés en France à l'horizon 2009, ce qui
représenterait de 18 à 30 % du parc mobile.
Selon les évaluations de Carat TVMI, environ 30 %
des abonnés 3G seraient alors des utilisateurs actifs
des services de télévision et de vidéo
mobiles.
Cette projection se base sur le scénario actuellement
en place en Extrême-Orient. Au Japon, sur un parc mobile
de 85 millions de téléphones, 30 % sont
déjà des terminaux 3G et 8 millions d'abonnés
sont des utilisateurs réguliers de l'Internet mobile.
Les consommateurs y plébiscitent le téléchargement
de vidéo à la demande, avec une forte attente
pour l'information, puis pour le divertissement.
Une
vraie croissance de l'Arpu |
Même constat en Corée du Sud, où le nombre
d'utilisateurs 3G est à peu près identique :
8 millions, mais cette fois sur un parc mobile de 36 millions,
dont 31 millions compatibles à l'Internet mobile. Là
encore, la vidéo à la demande est le service
le plus populaire, puisqu'il représente 50 % du
trafic 3G. Ces nouveaux usages tirent vers le haut l'Arpu
(le chiffre d'affaires moyen par utilisateur), la part
des services multimédias représentant en Corée
du Sud 28 % de la facture moyenne d'un abonné.
En Asie toujours, les principaux utilisateurs de ces services
restent les jeunes, la majorité ayant moins de 30 ans.
Des jeunes qui développement de nouveaux comportements
de consommation face à la vidéo mobile. 73 %
des consommateurs asiatiques citent ainsi les gares et les
transports comme lieux de consommation de la vidéo
sur mobile.
"Ces perspectives suscitent toutefois des interrogations,
souligne Muriel Arnould, directrice générale
de Carat TVMI, notamment sur la détention des droits.
On peut s'attendre, par exemple, à une vraie lutte
entre les chaînes de télévision et les
opérateurs mobiles sur la question des droits de retransmission
du sport. Pour les autres formats, ce sera plutôt une
lutte entre les chaînes et les producteurs." Reste
que pour l'heure les opérateurs mobiles apparaissent
en position de force sur ce terrain, les chaînes ne
semblant pas vouloir se lancer comme opérateurs. Seule
M6 envisage à terme de devenir MVNO (lire l'article
du 14/02/2005), tandis que TF1 a démenti vouloir
entrer sur le marché. Dès lors, Carat TVMI penche
pour l'apparition, avec l'essor du marché, de petits
acteurs dans la fourniture de contenus mobiles.
Autre interrogation : le modèle économique qui
sera choisi. "Le problème de la facturation devra
être réglé rapidement, affirme Muriel
Arnould. Actuellement, celle-ci est trop confuse." Les
premières offres des opérateurs font coexister
des paiements à la session, au téléchargement,
au volume, distingue les heures creuses et les heures d'affluence...
La solution pourrait venir du prix unique sur tous les services
mobiles. Ue formule déjà mise en place par Three
en Suède et par Sprint aux Etats-Unis.
Enfin, l'étude révèle le fort potentiel
du marketing mobile. La manne publicitaire représenterait
déjà 52 millions de dollars en Corée
du Sud pour l'année 2003 et pourrait monter à
400 millions dès 2006. Parmi les formats déjà
utilisés : les bannières sur mobile, les publicités
vidéos, qui se téléchargent automatiquement
quand l'utilisateur ne se sert pas de son terminal, ou encore
le couponing avec des bons de réduction sur mobile.
En France, ce marché serait encore sous-développé
: seule une trentaine d'annonceurs auraient réalisé
une campagne de marketing mobile en 2003, presque tous choisissant
la voie du SMS.
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