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Sommaire Télécom-Fai |
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Club Internet met 500 millions d'euros sur la table |
Le FAI, détenu par T-Online, va déployer en France son propre réseau IP afin de s'engager sur le multi-play. Il vise 15 % de part de marché d'ici 2007.
(08/06/2005) |
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Après dix années de présence sur le marché de l'Internet français,
Club Internet s'ouvre à un nouveau métier : celui d'opérateur
de télécommunications. Sa maison mère T-Online, filiale Internet
de l'opérateur historique allemand Deutsche Telekom, a confirmé
un investissement en France et en Espagne de 800 millions à
un milliard d'euros d'ici 2007, dont près de 500 millions d'euros
investis dans le déploiement de son propre réseau IP sur
le territoire hexagonal. Une stratégie de maîtrise de l'infrastructure
rendue aujourd'hui nécessaire dans un contexte de consolidation du
marché haut débit et de forte concurrence sur les tarifs
et les services.
Après le rachat de Tiscali France par Telecom Italia (lire
l'article
du 07/04/05) et la fusion entre Cegetel et Neuf Telecom
(lire l'article
du 12/05/05), la position de Club Internet, sixième fournisseur
d'accès alternatif haut débit en France avec 260.000 clients ADSL, devenait
d'autant plus délicate que le FAI n'était, jusqu'à présent, qu'un
revendeur de services. Club Internet achète en l'état ses capacités
de réseau à Neuf Telecom, l'un des principaux acteurs sur le
marché intermédiaire de la revente en gros de lignes ADSL mais
également un concurrent direct du FAI sur le marché de détail.
"Face à
la consolidation du marché haut débit, qui est un marché à très forte croissance,
l'avenir est aux opérateurs qui ont investi dans leur propre
réseau, a indiqué lors d'une conférence de presse Marie-Christine
Levet, présidente de Club Internet. En tant qu'opérateur, Club
Internet conservera la maîtrise du lancement de ses produits
et services et marquera son indépendance par rapport aux grossistes
qui sont également nos propres concurrents." Grâce au soutien
financier de sa maison mère, Club Internet s'oriente vers
un abandon progressif de la stratégie de revente pour aller
vers une stratégie s'appuyant sur des infrastructures propriétaires.
Ce réseau de dernière génération tout IP atteindra en France 6.500 kilomètres
de fibre optique. Il couvrira 50 % de la population internautes
d'ici la fin 2005, ce qui représente 10 millions de lignes,
avec 300 répartiteurs desservant quelque 250 communes. Pour
les zones encore non couvertes, Club continuera à se fournir
auprès de Neuf Telecom. Compatible ADSL 2+, ce nouveau réseau
sera également compatible avec le VDSL2, une technologie dont
le débit théorique pourra atteindre 50 Mbit/s et dont le déploiement
pourrait débuter dès 2006, sous réserve de la validation de
l'Autorité de régulation des communications électroniques et
des postes (Arcep). Les partenaires technologiques choisis par
Club Internet sont Ciena, Cisco, Lucent et Foundry Networks.
Offres
triple play, VOD et dégroupage total pour la fin
de l'année 2005 |
Une indépendance technique qui va permettre au FAI allemand d'enrichir
son offre de services innovants. D'ores et déjà, Club Internet
annonce le lancement le 20 juin prochain de l'ADSL2+ jusqu'à
20 Mbits/s aux mêmes prix que ses offres actuelles de 8 Mbits/s,
soit 14,90 euros par mois pour l'accès Internet seul et 19,90
euros pour l'Internet couplé à la VoIP. Deux offres à prix cassés
qui illustrent la stratégie de conquête agressive de l'opérateur,
tant en termes de tarifs que de services.
Dès l'ouverture de son réseau IP, prévue pour novembre 2005,
Club proposera une offre triple play intégrant la télévision
sur ADSL avec un bouquet de chaînes nationales généralistes,
auquel pourront s'ajouter en option des chaînes thématiques
payantes et des services associés tels que la vidéo à la demande
(VOD). Dans ce cadre, le FAI a conclu un partenariat avec Microsoft
pour le lancement de MSTV. Enfin, le désormais opérateur promet
pour la fin de l'année d'offrir le dégroupage total
à ses abonnés couverts par son propre réseau.
Après avoir envisagé de revendre sa filiale française,
déficitaire depuis son rachat au groupe Lagardère en 2000, T-Online
a donc décidé de devenir un acteur de poids sur l'Hexagone.
"La France est un marché clé pour T-Online en Europe, a reconnu
lors de la conférence de presse Andreas Kindt, directeur du
développement produit et des systèmes d'information du FAI allemand.
Nous ambitionnons de devenir l'un des trois premiers opérateurs
alternatifs haut débit avec 15 % de part de marché sur
le haut débit à plus ou moins long terme." |
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