Malgré son action en justice contre Apple et ses revendications auprès des maisons de disques pour faire baisser leurs commissions sur les ventes de titres en téléchargement, Virgin Mega se porte bien. Sa stratégie ? Prendre de l'avance sur ses concurrents en se diversifiant tous azimuts et devenir un portail online de téléchargements multiservices.
Virgin Mega
en chiffres
(août 2005)
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Indicateurs |
Principales
valeurs |
Nombres
de ventes mensuelles
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400.000 titres |
Téléchargements
d'extraits
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8
millions d'extraits |
Nombre
de visiteurs uniques
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1,2 million de
visiteurs |
Nombre
de pages vues
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20
millions de pages |
Source
: Virgin Mega, 2005 |
En tant que distributeur du secteur musical, la position de Virgin Mega sur le marché du téléchargement de musique n'est pourtant pas des plus confortables. Filiale de Virgin Stores et de Lagardère Active, la plate-forme de téléchargement, qui s'est alignée sur les prix d'iTunes, affirme ne pas pouvoir réaliser de marge en raison du pourcentage qu'elle se doit de reverser aux maisons de disques (lire l'article du 05/03/2005). D'autre part, elle estime que le refus d'Apple de lui licencier sa DRM pour assurer le transfert des titres vers les baladeurs iPod la prive d'une source de revenus importants. Sans compter qu'elle doit se mesurer à un concurrent de taille : "le piratage, qui ne cesse d'augmenter" selon Pierre Ortal, directeur adjoint de Virgin Mega.
Néanmoins, malgré cet ensemble de facteurs négatifs, la croissance de l'activité de Virgin Mega est au rendez-vous, avec des ventes mensuelles en téléchargement atteignant actuellement les 400.000 titres et des visites avoisinant 1,2 million de visiteurs uniques. "Les ventes ont subit un coup de fouet très net fin 2004, ce qui finalement paraît logique puisque le marché démarrait à peine. Nous avons fini l'année avec plus d'1,4 million de titres vendus" précise Pierre Ortal. En ce qui concerne 2005, de mars à mai, la plate-forme de téléchargement a atteint un pallier, avant que les ventes de titres s'envolent à nouveau sur juin, juillet et août, selon le directeur adjoint : "ce premier semestre nous laisse entrevoir qu'il sera possible de tenir nos objectifs ambitieux pour cette année et atteindre la rentabilité en 2008".
Dans cette optique, Virgin Mega met l'accent principalement sur l'animation de sa plate-forme dont la page d'accueil est mise à jour trois fois par semaine, en fonction de l'actualité musicale, ou des artistes invités sur les plateaux de télévision. De plus, au-delà de la mise en avant des promotions commerciales, l'enrichissement du catalogue qui compte 600.000 titres, est un des éléments stratégique pour le disquaire : "deux chefs de produit travaillent à plein temps sur le bas du catalogue pour s'assurer que l'internaute trouve toute la discographie d'un artiste" précise Pierre Ortal.
Néanmoins, si comme le souligne le directeur général adjoint, "les internautes viennent aujourd'hui sur Virgin Mega pour découvrir de la musique," le téléchargement musical ne constitue que la porte d'entrée d'un portail qui devient progressivement plus généraliste : en effet, différents onglets proposent des services Internet, tels que le téléchargement de sonneries, la vente de places de spectacle avec Ticketnet, et depuis 10 jours, le tirages de photos avec le laboratoire partenaire Cewee Color, qui propose son service en marque blanche. A en croire Pierre Ortal, ces services vont toutefois encore s'étoffer avec la possibilité de télécharger, d'ici la fin de l'année, des titres musicaux sur son téléphone mobile, puis avec le téléchargement de films et de vidéos courant 2006.
Cette stratégie de diversification ne serait pas complète sans un service service de téléchargement musical en marque blanche auprès de différents partenaires. Virgin Mega propose à l'heure actuelle ses prestations à MCM, Europe 2 et PepsiCola. De nouveaux contrats sont aujourd'hui à l'étude et constituent un nouvel axe de développement pour Virgin Mega.
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