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TF1 et Canal
Plus, rivaux même sur le Web | Les
deux chaînes ont exposé au même moment leurs ambitions en matière de VoD. Mais,
si Canal Play est déjà en ligne, le projet de TF1 attendra encore un mois.
(13/10/2005) |
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Internet semble bien devenir le nouvel eldorado des chaînes de télévision.
Coup sur coup, Canal Plus a présenté la première brique de
son projet de vidéo à la demande tandis que TF1 et TPS ont annoncé
le lancement, à la mi-novembre de leur propre service de VoD.
Les stratégies suivies sont les mêmes, les offres s'appuyant d'abord
sur le cinéma. Ni Guignols, ni Groland donc : Canal Plus a simplement
décidé de décliner son concept de "chaîne cinéma"
sur le Web. Ce qui ne devrait pas l'empêcher de sortir d'autres concepts
prochainement, l'un autour des programmes exclusifs de la chaîne serait
à l'étude. Il est vrai que Canal Plus disposait déjà
d'une expérience sur l'offre de cinéma car elle était présente
sur Internet via Netciné, un service de téléchargement qui
propose ses services aux portails et aux opérateurs en marque blanche.
Le nouveau site Canal Play a été développé, lui, par
MovieSystem,
une société rachetée par le groupe Vivendi Universal en avril
2004.
En version bêta depuis quelques semaines, CanalPlay
a donc été lancé officiellement, avec, pour l'instant, un
catalogue de 700 films, qui devrait passer à 1.000 avant la fin de l'année.
Les films y seront disponibles neuf mois après leur sortie en salle, soit
trois mois après leur sortie en DVD. Un délai que les responsables
du projet ne désespèrent pas de voir abaissé à l'avenir.
Le prix de chacune des vidéos varie en fonction de leur catégorie : 4,99
euros pour les nouveautés (et 3 euros pour le lancement), 3,99 euros pour
les autres et 6,99 euros pour les films X, qui pourraient constituer la majorité
des ressources du site. Le système nécessite le téléchargement
d'un lecteur spécifique, conçu à partir du lecteur multimédia
de Windows. Une fois qu'il a téléchargé la vidéo,
l'internaute dispose d'un mois pour regarder le film, mais seulement de 24 heures
d'usage une fois qu'il a commencé à le visionner. Les conditions
pourraient s'assouplir au fil des négociations avec les ayants droit. "Canal
Plus étant la chaîne du cinéma, il nous fallait une offre
importante, capable de s'imposer comme une alternative au téléchargement
illégal et qui respecte les DRM", explique Bruno Thibaudeau, directeur
général de Canal Plus Active. La chaîne a, pour
l'occasion, négocié des accords avec Europa (Luc Besson), Pathé,
Sony-Columbia, StudioCanal ainsi que certains producteurs français indépendants.
L'offre ne concerne pour l'instant que les longs métrages mais elle devrait
s'ouvrir prochainement aux séries, un marché où la demande
est importante si l'on se réfère au nombre de vidéos téléchargées
sur les réseaux de peer-to-peer (lire l'article
du 01/03/05). Canal Plus a également acquis le catalogue Nickelodeon
pour les programmes jeunesse.
100.000
players espérés avant la fin de l'année |
Les dirigeants de Canal Plus tablent sur le téléchargement
de 100.000 players avant la fin de l'année. "Chaque internaute qui
télécharge le player est un client potentiel", ont rappelé
les responsables du projet lors de la conférence de presse de présentation
de Canal Play. Pour attirer du trafic et inciter au téléchargement
de ce player, Canal Plus a également mis en ligne une partie éditoriale
et propose les bandes-annonces en téléchargement gratuit.
Curieuse coïncidence, la présentation de Canal Play a été
précédée de quelques heures par l'annonce du lancement de
la plate-forme de VoD de l'éternel rival, TF1. Dans l'air depuis quelques
temps (lire l'interview
du 20/09/05), le projet prend forme et devrait être en ligne à
la mi-novembre. Le contenu de ce site, qui abritera aussi l'offre de TPS, n'est
pas encore connu avec précision mais il s'articulera lui aussi autour d'une
offre cinéma, des accords ayant déjà été passés
entre autres avec la Columbia et Paramount. Les tarifs seront sensiblement les
mêmes que sur Canal Play : entre 4,99 et 6 euros pour les nouveautés,
et 4 euros pour le reste. Différence de taille avec le projet Canal Play : l'offre
de TF1 ne sera, a priori, disponible qu'en streaming. La concurrence croissante ne semble toutefois pas inquiéter les
principaux protagonistes. "Nous n'en sommes pas encore au stade d'une concurrence
globale, explique Eric Crémer, secrétaire général
de e-TF1. Nous sommes sur un marché naissant, notre préoccupation
est donc plutôt de le faire grandir." Chez Canal Plus, on se réjouit
aussi, officiellement, de l'arrivée des autres groupes audiovisuels (Arte
lancera sa propre plate-forme en janvier prochain et M6 devrait aussi répliquer
bientôt). "Nous avons pris de l'avance, affirme Bruno Thibaudeau, et
le fait que tout le monde se positionne montre que nous sommes sur la bonne voie."
Reste à savoir si l'offre légale de vidéo sur Internet trouvera
son public là où celle de la musique peine à s'imposer face
au téléchargement illégal. |
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