Le marché européen des équipements de voix sur IP (VoIP)
constitue le principal moteur de croissance du marché des
équipements de réseau, selon un Livre blanc rédigé en 2005 par
IDC à l'initiative de l'équipementier Aastra Matra Telecom. Déjà, en 2004, le
cabinet spécialisé dans les NTIC Deloitte Research estimait
qu'à l'horizon 2006, les deux tiers des grandes entreprises
dans le monde auraient commencé à déployer cette technologie sur
leurs postes de travail (lire l'article
du 04/11/04). Une exploitation qui concerne toutefois en
majorité les grands comptes.
En effet, si les petites entreprises françaises ont adopté à plus de 90 %
le mode de connexion à l'Internet haut débit, elles ne sont
en revanche qu'à peine 11 % à utiliser la VoIP. C'est ce
que révèle une enquête réalisée en juillet 2005 par Pouey Internationnal
pour le compte de Telecom Italia France, auprès de 626 PME françaises
(chiffre d'affaires inférieur ou égal à 3 millions d'euros,
effectif compris entre 20 et 300 personnes) des secteurs de
l'industrie, du commerce et des services.
L'utilisation de la téléphonie sur Internet reste
"marginale", note le rapport d'enquête. Parmi les 90 % de
chefs d'entreprises interrogés n'utilisant pas pour
l'instant la VoIP, seuls 15,9 % souhaitent s'équiper à plus
ou moins long terme : 51,7 % d'ici un an, 24,7 % d'ici
deux ans et 23,6 % au-delà de deux ans. D'une part, la
VoIP est encore mal connue des chefs de petites entreprises
(37,2 %) ou est synonyme de complexité (13,1 %). D'autre
part, pour 8,3 % des PME interrogées, la VoIP est synonyme
de lourds investissements.
A l'inverse, l'argument économique est également le premier
motif d'adoption de la VoIP : 43,5 % des chefs d'entreprises
interrogés par Pouey International et Telecom Italia France
pensent en effet que la VoIP est un moyen de faire des économies. Un
paradoxe qui n'en est pas un, le choix d'une infrastructureVoIP étant
avant tout une question d'équilibre entre les coûts de la technologie
et son impact sur l'efficacité et les performances de l'entreprise.
Or,
pour les PME, l'enjeu en termes de valeur ajoutée est moindre que pour
les grands comptes. La valeur ajoutée étant proportionnelle
au volume des communications, la faible adoption de cette technologie par les PME s'explique par un effet de seuil. Cependant, depuis un an, de nombreuses
solutions de VoiP dédiées aux PME et TPE ont vu le jour, offrant
à ces acteurs un vrai choix industriel (lire l'article
du 04/11/05). Reste à mieux communiquer auprès de la cible.
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