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Google-AOL : ce qu'apportera cette alliance
Alors que beaucoup tablaient sur une alliance Microsoft-AOL, c'est Google qui finalement semble s'imposer. Retour sur les conséquences de cet accord.   (21/12/2005)

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Rien ne va plus entre Microsoft et Time Warner. Le groupe informatique, qui, jusqu'ici, était donné favori dans la course aux alliances avec AOL, semble avoir finalement été coiffé sur le poteau par Google. Selon le quotidien américain Wall Street Journal, le moteur de recherche a proposé, vendredi 16 décembre, 1 milliard de dollars au conseil d'administration du groupe médias américain pour racheter 5 % du capital d'AOL.

Une somme qui en dit long sur le manque à gagner que pourrait représenter, pour le moteur de recherche, la fin de ses partenariats avec la filiale Internet de Time Warner. A commencer par la baisse conséquente de ses revenus publicitaires. En effet, en 2004, AOL a, à lui seul, assuré 10 % des revenus du moteur de recherche qui atteignaient alors, 3,2 milliards de dollars. En 2005, l'apport d'AOL dans le chiffre d'affaires de Google semble même supérieur. Il s'élèverait à 500 millions de dollars, soit 12 % des revenus du moteur sur les neuf derniers mois (4,2 milliards de dollars). De quoi relativiser bien des investissements !

Mais l'intérêt de Google pour AOL ne s'arrête pas là, loin s'en faut. Sa prise de participation dans la filiale Internet de Time Warner témoigne également de ses ambitions à moyen terme comme portail multimédia et de services communautaires. Car si Google a fait de grands pas dans ce domaine, en ajoutant des fonctionnalités novatrices, comme la possibilité de personnaliser sa page d'accueil, ou en lançant en août dernier Google Talk, un logiciel permettant de communiquer par la voix ou par écrit de PC à PC, il lui reste encore du chemin à parcourir par rapport à ses concurrents (lire l'article du JDN du 24/08/05).

A cet égard, son entrée dans le capital d'AOL pourrait lui permettre d'accéder à la base d'utilisateurs du service mail et de messagerie instantanée (43 millions de personnes dans le monde) du FAI qui, depuis la fin du mois de novembre, intègre les principaux services communautaires du portail, à savoir l'e-mail, la VoIP, la vidéo, l'échange de fichiers et même certains contenus. Cette alliance pourrait ainsi donner, grâce au remplacement du suffixe AOL.com par Gmail.com, une dimension toute autre au Webmail de Google qui est encore en version beta. Le moteur de recherche resterait toutefois encore derrière le duo Yahoo-MSN qui, depuis leur alliance d'interopérabilité de leurs messageries instantanées, revendiquent 275 millions d'utilisateurs dans le monde.

Au delà, ce rapprochement avec AOL pourrait permettre à Google de développer ses services associés à la vidéo. Dans le sillage d'Apple, mais aussi de NBC et de CBS, AOL a en effet commencé, fin novembre, à tester son format vidéo, Hi-Q, capable de servir gratuitement des vidéos à la demande. Au programme de cette offre, appelée In2TV figure essentiellement plus d'une centaine de vieilles séries TV du catalogue Warner Bros, mais aussi des vidéos clips et des jeux. Un nouveau marché publicitaire que Google n'a certainement aucune intention de laisser en friche et qui, grâce aux synergies avec AOL, pourrait déboucher sur de nouvelles fonctionnalités permettant à la plate-forme de gérer la diffusion de publicité dans les clips vidéo et sur les podcasts.

De même, cette alliance pourrait offrir de nouvelles opportunités pour Google dans le domaine de la musique en ligne, un secteur qu'AOL a récemment renforcé avec l'acquisition, en septembre 2005, de MusicNow, une plate-forme de téléchargement payant de musique détenue jusqu'ici par Circuit City (lire l'article du JDN du 04/11/05).

Enfin, cet accord permettra à Google de pénétrer le marché très convoité des FAI, même si aujourd'hui, sur les 26 millions d'abonnés AOL, 19 millions sont des clients disposant d'un abonnement bas débit.

Un beau programme en perspective, mais dont la réalisation reste soumise à la décision du conseil d'administration de Time Warner qui ne devrait être prise que mardi 20 à 21 heures. La partie est d'ailleurs loin d'être gagnée. Un adversaire de taille, en la personne de Carl Icahn, actionnaire de Time Warner, pourrait peser lourd dans la balance. L'homme d'affaires américain a en effet mis en garde la direction du groupe média contre une décision qu'il qualifie de "désastreuse" pour l'avenir d'AOL. Elle interdirait, selon lui, tout autre type de fusion avec des groupes comme InterActiveCorp, eBay, Yahoo ou Microsoft.

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Seul effet immédiat de ces tractations : l'évolution du cours des titres Google et Time Warner. Le premier a atteint 432 dollars dans la journée de mardi, soit une hausse de 1 % par rapport à son cours d'ouverture, tandis que le second a progressé jusqu'à 0,72 % à 17,94 dollars, mais était en baisse de - 1,23 % en fin de séance.
 
 
Rédaction JDN & JDN Solutions Sommaire Le Net
 
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