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Le projet de loi DADVSI dans le dernier round législatif
Origine de la loi, texte de référence, nature des amendements, procédure d'adoption... retour sur les fondamentaux du texte de loi sur les droits d'auteur à l'heure de son examen à l'Assemblée nationale.   (08/03/2006)
La loi DADVSI (Droit d'Auteur et Droits Voisins dans la Société de l'Information) est un projet de loi français, actuellement en cours d'examen par le Parlement. Le rapporteur du projet est le député de la majorité UMP Christina Vanneste.

1  D'où sort le projet de loi ?
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Directive 2001/29/CE du Parlement européen et du Conseil
Le texte de loi est à l'origine une transposition en droit français d'une directive européenne. Datée du 22 mai 2001, la directive 2001/29/CE du Parlement européen et du Conseil sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information (également appelée EUCD, d'après le sigle anglais de European Union copyright directive) vise à adapter la législation relative au droit d'auteur et aux droits voisins aux évolutions technologiques et particulièrement à la société de l'information. L'objectif est de transposer les principales obligations internationales découlant des deux Traités sur le droit d'auteur et les droits voisins, adoptés dans le cadre de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en décembre 1996, au niveau communautaire.

La directive aborde trois domaines principaux : le droit de reproduction, le droit de communication et le droit de distribution. Elle ne comporte que très peu d'exceptions aux mesures de contournement et aux droits exclusifs. De nombreux aspects importants ne sont pas décrits dans la directive, ce qui laisse une grande marge de manœuvre aux Etats membres. La date limite de transposition avait été fixée au 22 décembre 2002. N'ayant pas respecté cette échéance, la France a fait l'objet d'une condamnation par la Cour de justice des communautés européennes. Pour éviter de payer de lourdes sanctions financières, le gouvernement français a décrété une procédure d'urgence en septembre 2005.

2  DADVSI, version française ?
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Projet de loi n° 1206 relatif au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de l'information
Le projet de loi relatif au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de l'information, présenté au nom du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin par le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon, a été enregistré sous le numéro 1206 à la Présidence de l'Assemblée nationale le 12 novembre 2003. Dans sa version initiale, le projet de loi introduit en droit français deux nouvelles exceptions au droit d'auteur, d'une part, en faveur des handicapés et, d'autre part, pour les copies techniques temporaires liées notamment aux transmissions sur Internet. Il institue également une protection juridique des mesures techniques de protection et d'identification des œuvres (les fameuses DRM en anglais) : le contournement de ces dispositifs techniques est assimilé à de la contrefaçon.

3  Comment modifier ce texte de loi ?
Toute modification de ce texte se fait par le biais d'amendements déposés soit par le gouvernement, soit par un ou plusieurs parlementaires. Tous les amendements font l'objet d'un examen, puis d'un vote à la majorité des voix. Un amendement peut donc être rejeté ou adopté. Suivant ce processus, le texte de novembre 2003 a dans un premier temps été renvoyé à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République. Résultat : cette Commission adopte un amendement qui fera date. Désormais : la faculté donnée aux titulaires de droits de limiter le nombre de copies ne peut leur permettre d'empêcher la réalisation d'une copie dans le cadre de l'exception de copie privée (article 8). Par la suite, le texte a fait l'objet d'un premier examen en séance publique, les 20, 21 et 22 décembre 2005, au cours de laquelle 15 amendements ont été adoptés, ainsi que les articles 3 et 4 dans leur intégralité.

Deux amendements identiques déposés par le PS et l'UMP ont notamment été adoptés à la majorité des voix, mais contre la volonté du gouvernement :
l'amendement n° 153, qui réaffirme le principe de l'exception pour copie privée, tout en apportant une précision concernant les copies par téléchargement sur Internet ;
l'amendement n° 154, qui confère, sans équivoque possible, le bénéfice de l'exception pour copie privée aux copies réalisées par téléchargement sur les services de communication en ligne aux personnes physiques qui se sont acquittées de la rémunération due aux ayants droit.

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Amendements déposés sur le texte n° 1206
Ces deux amendements, relatifs à l'article premier du texte de loi, ouvrent clairement la voie à la mise en place éventuelle d'une licence globale, licence à laquelle le gouvernement est farouchement opposé. Suite à ce vote, le ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres a suspendu l'examen du projet de loi jusqu'au 17 janvier 2006 (lire l'article du 17/01/06). Le temps de revoir sa copie (lire l'article du 24/02/06).

4  Où en est le débat aujourd'hui ?
La reprise des débats s'est finalement ouverte, non le 17 janvier, mais le 7 mars 2006 à 17 heures. Coup de théâtre la veille au soir : le gouvernement annonce le retrait de l'article premier du texte de loi. Lequel est remplacé par un nouvel amendement, numéroté 272, qui institue quatre exceptions au droit d'auteur :
exception aux droits de reproduction pour certains actes techniques de reproduction provisoire, qui ne sont donc pas soumis à autorisation des titulaires de droits (notamment les caches des serveurs des fournisseurs d'accès et les copies techniques effectuées par les utilisateurs d'ordinateurs en vue d'un accès plus rapide aux sites Web) ;
accès élargi aux œuvres par les personnes affectées d'un handicap consistant en une déficience importante psychique, auditive, visuelle ou motrice ;
exception en faveur des bibliothèques et services d'archives accessibles au public ;
exception encadrée en faveur de la presse, pour lui permettre d'exercer sa mission d'information et lui éviter l'insécurité juridique liée à l'inclusion d'œuvres dans ses reportages.

Plus de trace, donc, des amendements 153 et 154, adoptés en décembre et qui légalisaient le téléchargement sur Internet pour usage privé en contrepartie d'une rémunération forfaitaire pour les auteurs.

5  En quoi consiste le sprint législatif final ?
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Au final, 278 amendements ont été déposés à la date de la reprise du débat à l'Assemblée nationale, le 7 mars. Soit 158 de plus que lors du premier examen en décembre 2005. Tous doivent faire l'objet d'un vote d'ici la nuit du jeudi 9 mars. A la demande du groupe des députés socialistes, le texte de loi dans son ensemble fera l'objet d'un vote à scrutin public le 14 mars prochain. S'il est adopté, le texte sera ensuite transmis pour examen au Sénat. Comme le fixent les règles de la procédure d'urgence, le texte sera soumis à une seule lecture, au lieu de deux. Si les députés et sénateurs ne parviennent pas à se mettre d'accord au terme de cette lecture, le projet partira immédiatement en commission mixte paritaire (composée à parité de représentants des deux chambres).
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Le Net
 
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