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Amazon toujours moins profitable
En dépit d'une hausse d'activité de 20 %, le cybermarchand annonce une nouvelle baisse de son bénéfice net au premier trimestre. Les efforts pour attirer et fidéliser les clients pèsent dans ces résultats.   (27/04/2006)

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Amazon et Google ont deux points communs. Il s'agit de géants américains de l'Internet et leurs chiffres d'affaires du premier trimestre 2006 sont très proches, à 2,28 milliards de dollars pour le vendeur en ligne, et 2,25 milliards pour le moteur de recherche. Mais la comparaison s'arrête là. Car si l'ensemble des indicateurs de Google est au vert (lire l'article du 24/04/06), Amazon annonce de son côté des bénéfices en baisse de 34,6 %, à 51 millions de dollars. Des chiffres en ligne avec la tendance observée en 2005 (lire l'article du 6/02/06), et les prévisions des analystes.

Résultats trimestriels d'Amazon (en millions de dollars)
CA Amérique du Nord
T1 2006 T1 2005 Evolution
Ventes de produits éditoriaux
815 699 + 16,6 %
Ventes de produits électroniques et autres
374 282 + 32,6 %
Divers
58 46 + 26,1 %
Total
1.247 1.027 + 21,4 %
CA international
T1 2006 T1 2005 Evolution
Ventes de produits éditoriaux
763 675 + 13 %
Ventes de produits électroniques et autres
265 199 + 33,2 %
Divers
4 1 + 300 %
Total
1,032 875 + 18 %
Chiffre d'affaires total
2.279 1.902 + 19,8 %
Résultat d'exploitation
106 108 - 1,8 %
Bénéfice net
51 78 - 34,6 %
Source : Amazon, avril 2006

L'augmentation de l'activité, de 19,8 %, se répartit très inégalement selon les deux grandes catégories de produits vendus. L'activité historique du "libraire en ligne", les biens culturels (incluant les logiciels et jeux vidéo), affichent une croissance plus de deux fois inférieure à celle regroupant les autres produits, comme les objets high tech ou les jouets. Sur son coeur d'activité, qui représente encore 69 % du chiffre d'affaires, Amazon doit faire face à un marché toujours plus mature, donc en plus faible croissance, mais aussi à des concurrents toujours plus nombreux, comme le site du libraire physique Barne&Noble.

L'autre catégorie, regroupant tout ce qui n'est pas biens culturels, représente 639 millions de dollars, soit une augmentation de près d'un tiers. L'élargissement de l'offre d'Amazon place le cybermarchand en concurrence de sites e-commerce généralistes, dont celui de Wal Mart, leader mondial de la grande distribution. Plus récemment, le site d'enchères eBay vient d'annoncer le lancement aux Etats-Unis, puis en Allemagne, d'eBay Express, un service permettant l'achat d'objets à prix fixes, renforçant ainsi la compétition directe avec Amazon.

La répartition géographique de l'activité indique un statu quo depuis l'année dernière entre l'Amérique du Nord (54,7 %) et l'International. Les ventes sur les sites français, allemand, britanniques, japonais et chinois, ont progressé de 18 %, contre 21,4 % sur les sites américains et canadiens. Toutefois, sans l'effet de change, le chiffre d'affaires international aurait progressé de 29 %, selon la société.

Une fidélisation coûteuse pour maintenir la croissance
Point noir dans les chiffres annoncés, la baisse de près de 35 % du bénéfice - une tendance qui devient habituelle chez Amazon - à 51 millions de dollars. Les dirigeants invoquent à nouveau un changement dans le système des stock-options. La baisse des profits serait surtout imputable à des dépenses élevées (+ 59 %) en Recherche et Développement (dont les contenus), ainsi qu'à Amazon Prime, son offre d'abonnement lancée en mars 2005.

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 Amazon France
Amazon Prime représenterait, selon le directeur financier Tom Szkutak, une part importante de la croissance des ventes, justifiant ainsi le choix d'offrir les frais de ports sur toutes les commandes des abonnés de ce service (79 dollars par an). Amazon Prime serait un investissement efficace permettant de fidéliser les clients et d'en conquérir de nouveaux.

Une autre menace pèse sur les comptes du marchand en ligne. La société annonçait qu'elle faisait appel d'une décision de justice qui donnait raison à Toys R'us. Le vendeur de jeux avait dénoncé le contrat le liant à Amazon depuis 2000 (lire l'article du 11/08/00), en expliquant que son partenaire n'en avait pas respecté les termes. Si cette décision est confirmée, le résultat opérationnel 2006 pourrait être touché à hauteur de 50 millions de dollars. Le cybermarchand prévoit une croissance des ventes entre 16 et 24 % au deuxième trimestre. Le cours de l'action est resté pratiquement inchangé depuis l'annonce mardi.
 
 
Baptiste RUBAT du MERAC, JDN Sommaire e-Commerce
 
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