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Guillaume Buffet
Directeur général
Singapour
 En
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10 ans. Plus quelques jours. Voilà quelle aura été la durée de vie de la marque référence du web Français. 10 ans entre l'inauguration de Wanadoo en catimini, à l'Orbital Café, et sa disparition en grande pompe au profit de sa cousine Orange. 10 ans de passion, d'émotions, de paris... et de succès, qui ont amené un projet de jeunes techniciens passionnés au rang de référence française de l'Internet.
10 ans de mesures et démesures, aussi. 10 ans de...
Ce n'est ni l'heure ni l'endroit pour sortir ses mouchoirs : la disparition de grandes marques de l'IT grand public n'est pas une nouveauté.
C'est même le lot commun de notre industrie.
La palme pour... Palm bien sûr et ses 6 changement de noms/de marque de référence en 9 ans - Pilot puis Palm Pilot par USRobotics, puis PalmPilot de 3Com, Puis Palm (tout court), Palm one et re-Palm par eux-mêmes. Je ne vais pas commencer à faire le tour du cimetière !
Incroyable dans la bouche d'un publicitaire, mais, de mon point de vue, ces questions de marque ne sont les plus importantes.
Dans le monde des technologies, les entreprises et les gens qui les font comptent au moins autant que les logos qui marquent leurs produits.
Les consommateurs, mais surtout les prescripteurs, incontournables dans cet univers, s'attachent plus aux technologies et à ceux qui les portent qu'aux signes extérieurs.
Le cas France Télécom est symptomatique. Qui s'y retrouve dans ses changements perpétuels depuis 10 ans ? Qui s'y intéresse - je parle bien sûr des clients finaux, pas des salariés de l'entreprise ?
Ce qui m'impressionne, c'est qu'une entreprise, pionnier des nouvelles technologies, continue d'innover au rythme de la plus efficace des start-ups. Que cette vieille dame ait pris le virage Internet avec un tel succès, tout en conservant des points d'ancrage et des valeurs fortes.
J'imagine que cela n'a pas été facile, que les articulations ont du craquer. Mais aujourd'hui, Orange ou Wanadoo, peu importe, c'est la référence du monde de l'Internet. Quoi qu'on en pense.
Un souhait ? Que la notion de service public perdure. Qu'elle permette de garantir le développement de l'Internet en France - et dans le monde - auprès du plus grand nombre. Et pas seulement au profit des citadins et des technophiles.
Que la fameuse fracture numérique qui se fait de plus en plus évidente puisse être réduite en partie par la responsabilisation citoyenne d'un acteur de l'Internet. Que les plus simples - sans "éducation IT" -, que les plus âgés qui ne sont pas nés avec une puce en silicium dans la bouche, que les plus isolés qui n'ont même pas encore accès au téléphone mobile puissent partager la révolution numérique.
C'est la seule solution pour décoller des 50 % de la population interntaute.
Les 50 % qu'il aura été "facile" de convaincre.
Et qui d'autre que France Télécom pourrait remplir cette mission citoyenne ?
Orange, sans doute ? Oui, Orange a de beaux jours devant elle.
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