Pionnier de l'affiliation depuis 1998, l'américain Commission
Junction ne s'est jamais vraiment imposé en France. Mais
depuis son retour dans l'Hexagone en juin 2005, un an environ
après son rachat par l'agence de marketing en ligne ValueClick,
Commission Junction affiche des ambitions nouvelles. "Nous
sommes sur une tendance à date de 10 millions d'euros
de chiffre d'affaires annuel", affirme Laure de Mullenheim,
responsable France du réseau d'affiliation de ValueClick.
La première expérience de Commission Junction,
alors société indépendante, en France remonte
à plus de 7 ans. Cette arrivée fut semble-t-il
un échec, faute d'adaptation locale. "Ils étaient
venus comme des Américains, explique Laure de Mullenheim.
Ils n'avaient pas traduit leur plate-forme, et n'avaient pas
d'équipes dédiées sur place [la société
avait cependant annoncé en juin 2001 l'ouverture de bureaux
en France, ndlr]. Cela a duré quelques mois puis
ils ont quitté le marché français."
Le réseau
d'affiliation veut prendre en France un nouveau départ.
En s'appuyant sur l'équipe locale de ValueClick, Commission
Junction a déjà convaincu 10.000 sites (ayant
affiché un lien au moins une fois dans les 30 derniers
jours), pour une soixantaine d'annonceurs, dont Lastminute,
Fnacmusic et Meetic. Les sites dits "à contenu"
ne sont pas les seuls supports utilisés. Le réseau
rassemble aussi des "key worders" (professionnels
de l'achat de mots-clés pour le compte d'un annonceur),
des e-mailers (sites ayant leurs propres bases), des sites de
cash back et des blogs.
En plus de ce réseau français, les annonceurs
peuvent accéder aux sites de quelques 120.000 éditeurs
dans le monde. Si la société est présente
physiquement au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suède,
en plus de la France et des Etats-Unis, elle peut former des
réseaux dans 234 pays.
Commission Junction veut également convaincre les annonceurs
par la qualité de son réseau. "Nous nous
attachons à avoir un réseau 'propre', explique
Laure de Mullenheim. Ainsi, nous refusons tout contenu dit de
'charme'". Une équipe surveille en permanence les
sites éditeurs pour vérifier qu'ils respectent
la volonté des annonceurs. Par exemple, une marque peut
refuser qu'un affilié achète certains mots-clés
sur les moteurs de recherche. La surveillance des affiliés
sert aussi à lutter contre la fraude.
L'outil de tracking proposé aux annonceurs leur permet
de diversifier les commissions versées, selon les catégories
de produits. "Un annonceur a la possibilité de reverser
par exemple 5 % pour chaque vente de DVD, 8 % pour
la photo...On pourrait même aller plus loin, jusqu'aux
produits particuliers", précise Laure de Mullenheim.
Commission Junction compte par ailleurs renforcer les passerelles
vers les autres activités de ValueClick (lire l'article
du 13/04/05), dont la régie publicitaire et le
comparateur de prix PriceRunner notamment. Cela reste encore
difficile côté annonceurs, du fait de leurs structures
parfois éclatées et de l'absence d'un interlocuteur
unique. Côté éditeurs en revanche, Commission
Junction propose de plus en plus des offres groupées.
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