Cette
année, Parissmooz a choisi d'être partenaire des Clics
d'Or, et plus particulièrement de la nouvelle catégorie
meilleure internationalisation. Pourquoi ?
Nathalie Omori.
L'un des grands potentiels du Net, l'un des endroit
où il est solide et légitime, c'est précisément l'international.
En un clic de souris, on passe d'un continent à l'autre.
Or cette dimension n'est pratiquement jamais par les
médias. Autant le sexe, on sait ce que cela rapporte,
autant l'international personne n'en parle. Parissmooz
est partenaire des Clics d'Or pour faire émerger cette
dimension et sensibiliser un certain nombre d'acteurs
du Net sur l'existence de populations non anglophones
qui sont des marchés naturels à l'export et sans barrières
économiques, sans pignon sur rue. On peut commercer
simplement avec la Chine via l'Internet. C'est beaucoup
plus compliqué dans le monde réel.
Quelles
sont les bonnes et les mauvaises pratiques de l'international
sur le Net ?
Un certain nombre d'internautes ne seront atteints que
si l'on parle dans leur langue, pas si l'on se contente
d'une version internationale en anglais. Les Français
ont souvent trop tendance à penser que le reste du monde
pense comme eux. L'internationalisation sur le Net,
c'est véritablement se mettre à la portée des personnes
qui ne partagent pas notre culture. Il faut aussi prendre
en considération les habitudes de consommation du Net
: les Anglais surfent davantage sur Yahoo.co.uk que
sur Yahoo.com. Les marques doivent chercher leur clientèle
étrangère dans leur propre langue et sur des carrefours
d'audience qui leur sont propres. Le président du jury
des Clics d'Or, Stelios Haji Ioannou, a bien compris
cela : Easy Jet est accessible via tous les Yahoo du
monde.
Peut-on
vendre tout à tout le monde ?
Non. Pour réussir à l'international sur Internet il
faut connaître l'offre et la demande, qui sont éminemment
culturelles. Je suis contactée régulièrement par des
sociétés qui vendent des téléphones en diamants ou des
timbales à 15 000 euros, et qui nous demandent
d'adapter leur site au marché japonais. Mais le luxe
au Japon correspond à une consommation de la classe
moyenne et leurs produits visent davantage les Américains.
Dans un tout autre registre, comment expliquer l'addiction
des Japonais à la maroquinerie sans connaitre l'histoire
de la caste des intouchables japonais, appelés les Burakumins,
chargés du travail du cuir. En 1935, quand les Japonais
ont fait connaissance avec ces produits de cuir venus
de l'étranger, un tabou a été levé et leur engouement
ne s'est jamais démenti.
Est-ce
pour mieux connaître les attentes de votre cible que
vous vous êtes lancés dans l'univers des études ?
Connaître les gens auxquels on s'adresse est indispensable,
particulièrement quand on fait de l'Internet. C'est
pour cette raison que nous avons naturellement été conduits
à créer un département Etudes au sein de Parissmooz
en profitant du panel naturel que constituent nos visiteuses
japonaises.
Quel
est l'apport du Net dans l'univers des études ?
L'un des grands intérêts de l'étude en ligne concerne
les études quantitatives, où le problème de la saisie
des données est aboli. Par ailleurs, dans l'univers
qualitatif, l'anonymat total de l'internaute améliore
la sincérité des réponses.
Les
clients de Parissmooz reflètent-ils l'activité internationale
sur le Net ?
Quand on parle de l'international, on parle
du tourisme et de l'e-commerce. Nous sommes très actifs
dans les domaines des hôtels restaurants et du shopping.
Et dans ces domaines, l'Internet peut aider à contrer
les cycles ; car les internautes sont des consommateurs
avertis, qui ne s'en laissent pas conter. Et si certains
groupes ont subi de plein fouet les aléas de la conjoncture
internationale, les acteurs qui ont pris les moyens
de parler directement aux étrangers n'ont pas eu à s'en
repentir : l'internaute annule moins ses réservations
que le client venant par d'autres biais, et il est moins
influençable. Les sites hôteliers qui travaillent beaucoup
avec cet outil ne souffrent pas de veto américain, car
la clientèle qui est sur le Net ne représente pas l'américain
moyen. Le 11 septembre a été une catastrophe pour les
grands du tourisme, mais les petits acteurs qui étaient
bien adaptés au Net n'ont pas souffert, parce qu'ils
bénéficiaient d'une clientèle plus fiable. Internet
a trouvé l'antidote aux intoxications médiatiques liées
aux guerres, comme à celle qui sévit en Irak. Certains
petits hôtels ont de 20 à 70 % d'occupation
sur Internet. Ca c'est de l'internationalisation bien
comprise.
Le
2 avril dernier, vous avez organisé un séminaire
sur la touriste internaute japonaise. Pourquoi ?
Nous faisons ce séminaire car nous avons découvert,
grâce à nos outils interactifs, que nous envoyons des
milliers de touristes japonaises vers le luxe. Nos internautes
expriment un très fort mécontentement sur la façon dont
ils sont accueillis en France. Depuis un an, alors que
les chiffres de la clientèle japonaise sont revenus
à la normale, les grands acteurs du luxe et de l'hôtellerie
n'ont pas retrouvé leurs chiffres japonais. La clientèle
est en train de changer son type de consommation vis
à vis de Paris pour se tourner vers de la mode moins
haut de gamme et de la prestation hôtelière très indépendante.
Nous avons donc invité ces professions, et en particulier
le luxe, pour leur donner des pistes de réflexion sur
ce qui est en train d'arriver et qui appelle une réaction
de leur part.
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