ACTU

 
24/12/2007

Vente-Privee.fr abuse-t-il de sa position dominante ?

Les pratiques commerciales de Vente-Privee.fr sont-elles prédatrices ? Son PDG, Jacque-Antoine Granjon, se justifie face aux critiques de son concurrent, 24h00, qui l'accuse d'abus de position dominante.
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Vente-Privee.fr est l'une des plus belles success story du Web français. Pour preuve, les 360 millions d'euros de chiffre d'affaires prévus pour 2007, et les 95 % de parts de marché qu'il revendique sur le secteur. Son fondateur, Jacques-Antoine Granjon est ambitieux et ne le cache pas. Ses objectifs : réaliser 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2010 et passer de 750 ventes cette année à 1.200 l'année prochaine.

 

Pourtant, ses pratiques commerciales agacent. En premier lieu, 24h00, dont le PDG Patrick Robin l'accuse de concurrence déloyale et d'abus de position dominante. "Nous ne sommes pas des prédateurs", se défend Jacques-Antoine Granjon qui met en avant la taille de son équipe de 60 commerciaux pour expliquer sa réussite.

 

Avant toute chose, Patrick Robin reproche à Vente-Privee.fr les contrats d'exclusivité qu'il impose aux marques, profitant ainsi de sa position ultra dominante sur le marché. "De par sa puissance, Vente-Privee.fr est le seul acteur capable de faire des ventes de plus de 30.000 pièces, explique-t-il. Le rapport de force entre elle et les marques est en sa faveur. Même si certaines refusent, elles sont nombreuses à avoir signé un contrat d'exclusivité, ce qui nous empêche de travailler avec elles."

 

Pour Jacques-Antoine Granjon, ce contrat d'exclusivité est justifié. "Quand une marque signe un tel contrat chez nous, c'est pour les services que nous leur fournissons : un acompte sur la vente, une meilleure promotion, des rapports marketing… Et dans ce cadre, nous ne voulons pas qu'ils fassent des ventes ailleurs. En outre, nos concurrents ont les mêmes membres que nous, je préfère qu'ils ne voient pas les même offres ailleurs."

 

 

"Si le terme vente privée nous appartient, tant mieux nous"

La guérilla commerciale que se livre Vente-Privee.fr et ses concurrents porte jusque sur des lots de quelques milliers de pièces dont la taille est assez ridicule pour un site avec 5 millions de membres comme Vente-Privee, mais nettement moins pour des concurrents qui en ont un peu plus d'un million. "Ils cherchent à assécher le marché", affirme Patrick Robin.

 

Pour Jacques-Antoine Granjon, il s'agit seulement d'atteindre une ambition. "Je veux seulement une chose. Que toute personne qui s'intéresse à la vente privée soit membre de Vente-privee.fr, c'est mon unique politique commerciale." Quitte à faire grincer des dents.

 

Jacques-Antoine Granjon veut à ce point que son site incarne la vente privée qu'il conteste petit à petit l'utilisation du terme "vente privée" aux autres entreprises. En mars dernier, la société Switch se voyait ainsi refuser par l'INPI l'autorisation de déposer les marques "Vente privée vacances" "vente privée séjours" et "vente privée voyages". Le PDG ne cache sa volonté : "Si j'arrive à faire en sorte que le terme "vente privée" nous appartienne un jour, tant mieux. Je comprends qu'on puisse me le reprocher, mais c'est le jeu, chacun défend son territoire", explique-t-il sans détour. De leur côté, 24h00 ou Bazarchic, un autre de ses concurrents, réfléchissent aux moyens légaux de lui contester le dépôt d'un terme générique au registre des marques.

 

Dernier épisode en date qui illustrent les tensions entre Vente-Privee.fr et 24h00, l'envoi d'une mise en demeure par le premier au second pour parasitisme commercial et contrefaçon de droits d'auteur, avec en copie Meetic, PriceMinister et AuFéminin, ses trois partenaires. Un document reprochant à 24h00 l'usage des couleurs noires et roses et l'existence de rubriques "qui sommes nous" et "mot de passe oublié" censées copier le site de Vente-Privee.fr. "Une tentative de déstabilisation et de dénigrement", s'énerve Patrick Robin. "Une façon de leur dire : on regarde ce que vous faites, attention, n'allez pas trop loin", selon Jacques-Antoine Granjon, qui explique laisser à son avocat la responsabilité de traquer les sites copiant le sien.

 

 

 
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Alors Vente-Privee.fr en fait-il trop ? En tout cas, la société agace ses concurrents. "Je fais ce métier aujourd'hui de la même manière que je vendais des stocks de 500 caleçons il y a 22 ans", répond Jacques-Antoine Granjon. Pour lui, il ne s'agit que de pratiques commerciales naturelles.


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